19 janvier 2018 / Actualité

Cailleaux prend le large

Cailleaux prend le large
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Il est des auteurs de BD qui ont la vie plus difficile que d'autres.
Artiste lauréat et savant reporter de la vie en mer, l’illustrateur Christian Cailleaux (auteur chez Dupuis de : Jacques Prévert n'est pas un poête, Les longues traversées...) entame une résidence d’artiste à bord de la goélette scientifique Tara. Il rejoindra l’équipage entre les Philippines et Hong Kong pour un mois à partir du 7 février. Un carnet de ce voyage sera publié à la rentrée 2018 chez Aire Libre (Dupuis).

D’ici là, il partagera la vie des marins et des scientifiques qui mènent à bord de Tara une étude scientifique de deux ans sur la biodiversité des récifs coralliens du plus vaste océan. ce bateau taillé pour les conditions extrêmes réalise sa 11ème expédition à travers le Pacifique. Croisant tous les océans du globe depuis 2003, la goélette permet d’étudier l’impact du changement climatique sur l’océan et les pollutions par les déchets plastiques. Une des singularités de Tara et de ses missions est d’accueillir depuis quelques années des artistes en résidence.

Cette résidence d’artistes a pour but de faire de l’Océan un lieu d’expérimentation artistique, de rencontres des univers, tous tournés vers l’océan. Les résidences d’artistes à bord sont une manière de sensibiliser autrement le grand public à l’environnement marin, à sa fragilité et aux trésors qu’il contient.
« Nous restons dans la tradition des expéditions naturalistes du XIXe siècle où marins, scientifiques et artistes se côtoyaient pour partager, chacun avec leur travail et mode d’expression, une même expérience » explique Romain Troublé, Directeur général de la Fondation Tara Expéditions.

En interview, Christian Cailleaux explique ses motivation et son engagement écologique : « Je sais déjà que ce sera une expérience extraordinaire avec véritablement du sens et de l’engagement. Je suis fier et heureux d’y trouver une petite place. J’ai hâte de « harceler » les scientifiques et spécialistes du bord pour tenter de restituer cela avec des images et un récit. Il y a 20 ans je voyageais le coeur léger et surtout bercé d’insouciance et d’illusions. Aujourd’hui ce n’est plus possible ! Les bouleversements du globe sont tels qu’il faut forcément donner un sens à son usage du monde. Ceci dit je compte bien également réaliser des images pour le seul plaisir du geste et de la création.
Je me sens concerné
[par les enjeux environnementaux], surtout depuis que j’ai un enfant en train de grandir dans ce monde. Avant cela je me sentais juste désarmé et désabusé. Aujourd’hui je suis prêt à me battre. Je suis convaincu que le langage particulier de la bande dessinée est un vecteur idéal pour ce genre de sujets. Sans être seulement simplificateur il peut surtout être un magnifique outil de vulgarisation et de sensibilisation. »