Débuté en 2008, l'univers cinématographique développé par Marvel Studios ne cesse de s'étendre année après année. Les amoureux des comics de super-héros peuvent régulièrement s'enthousiasmer ou se morfondre avec les longs-métrages proposés. Quatrième personnage iconique de la Maison aux idées transposé sur grand écran, Thor n'a pas forcément fait l'unanimité en 2011 pour ses premières aventures, ni pour ses secondes (Le monde des ténèbres). Si ces films avaient leurs qualités, ils avaient aussi un certain nombre de défaut. Si le Dieu du tonnerre, créé en 1962 par Stan Lee, Larry Lieber et Jack Kirby, est depuis apparu dans les autres productions Marvel Studios (Avengers notamment), les fans s'interrogeaient quant à l'utilité ou la nécessité d'un troisième volet.
Succédant à Kenneth Branagh et à Alan Taylor derrière la caméra, c'est le réalisateur-scénariste-producteur Taika Waititi, à qui l'on doit le très bon Vampire en toute intimité qui a eu la lourde tâche de redonner un peu d'aura à ce héros un brin cliché. Dès les premières bandes annonces, il a clairement annoncé la couleur : humour, démesure et rétro-vintage sont au programme. Le néo-zélandais allait-il faire prendre cette nouvelle mayonnaise ?
Côté histoire, le film fait le lien avec les précédents événements de façon plutôt subtil et nous montre un héros en bien fâcheuse position. Alors qu'il cherche les pierres d'infinité, Thor est capturé et enchaîné. Il se trouve face à face avec Surtur et va le combattre sur fond de Led Zeppelin (Immigrant Song). Un début entre humour et scènes spectaculaires qui sera une récurrence durant les 2 heures du film. Les amoureux des comics seront ravis de voir de nombreux clins d'œil aux sagas majeures comme Ragnarok (forcément) ou Planet Hulk, même s'ils n'en retrouveront que la sève. Marvel Studios conserve sa formule consistant à s'inspirer de récits marquants pour mieux les façonner à son univers ciné grand public. Certains apprécieront, les autres détesteront. Contrairement aux Gardiens de la Galaxie vol.2, il n'y a pas de ventre mou et le rythme est suffisamment nerveux pour que l'on passe un bon moment. La dose d'humour a clairement été multiplié dans ce film, au point parfois de désamorcer certaines scènes plus dramatiques. Rien de dommageable, ce n'est pas comme si Marvel Studios avait prôner le sérieux dans ses films. Cette option est inchangée et trouve toujours la grâce des spectateurs, pourquoi changer une formule qui marche ?
Parmi les bonnes surprises, on est ravi de voir le casting s'élargir et accueillir des talents reconnus comme Cate Blanchett ou Jeff Goldblum. Le caméo de Matt Damon est assez génial aussi. Côté personnages, Thor continue d'évoluer à la recherche de son propre statut, Hulk essaie de suivre une nouvelle voie, Loki reste Loki... Musicalement, la bande son s'en sort bien avec une empreinte musicale résolument vintage 80's. Les choix esthétiques détonnent souvent mais respirent tellement les hommages appuyés au Thor période Kirby, qu'on finit par être emballé.
Véritable version moderne des blockbusters qui coûtent chers et divertissent le public en nombre, Thor Ragnarok est un vrai bon divertissement, ni subtil ni intellectuel, et qui ne réduira pas la scission entre les amoureux de comics et les fans des longs-métrages. Après, faut-il voir un film de super-héros comme une adaptation fidèle d'un univers ou juste comme une réinterprétation partiellement inspirée permettant au plus grand nombre de le découvrir ? Choisis ton camp camarade, sache juste que Marvel Studios a fait son choix et que DC/Warner semble l'appliquer désormais.
Note : 16/20
Mickaël Géreaume
