L'histoire :
Théo et ses parents quittent l’île de la Réunion pour un périple en mer de deux mois à bord de leur voilier, aux alentours de Madagascar. L’objectif est d’insuffler le goût de l’aventure au jeune Théo (sur le point d’avoir 12 ans) qui passe tout son temps libre à jouer aux jeux vidéo. Or d’emblée, ce n’est pas gagné… Son père lui apprend alors à hisser les voiles, à pêcher à la ligne, mais aussi à affronter les orages. Parfois, dans les gros « grains », il faut s’accrocher à la barre pour ne pas être emporté par des grosses vagues. En revanche, quand la mer est calme, Théo a le plaisir de pouvoir nager à côté d’une baleine bleue curieuse. Hélas, ils se retrouvent à devoir affronter bien plus qu’un orage : ils tombent dans un ouragan et sont submergés par des rouleaux gigantesques. Une déferlante retourne le bateau et le mat d’artimon transperce la coque. Il faut enfiler les gilets de sauvetage et évacuer sur un radeau de survie. En plein tumulte, le père de Théo jette son fils à l’intérieur du radeau gonflable. Mais avant que lui-même et son épouse aient pu rejoindre Théo, le bout qui accrochait le radeau rompt. Le radeau part à la dérive, avec Théo seul, qui s’éloigne définitivement de ses parents. L’adolescent survit à l’ouragan et se retrouve seul pour plusieurs jours. Il mange les quelques rations de survie du bord et organise sa subsistance. Au prix de gros efforts, il parvient à pêcher un poisson. Il profite des pluies pour récupérer de l’eau potable. Il se retrouve aussi parfois encerclé par des requins et la proie des tempêtes…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’aventure maritime et contemporaine vécue par l’adolescent Théo sur la petite île du Lys, pourrait tout à fait être authentique… Elle est en réalité une fiction adaptée par Sébastien Gannat d’un roman écrit par Patrick Durville, docteur en biologie marine et expert de la faune aquatique aux alentours de l’île de la Réunion. L’album met d’emblée le cap sur le voyage initiatique. Les parents du jeune Théo le forcent à vivre une aventure en mer avec eux, pour l’extraire de ses satanés jeux vidéo. Mais cela tourne mal et l’adolescent, héros et forcément au centre de la narration, se retrouve véritablement à affronter une solitude insulaire terrible, dans la peau d’un Robinson Crusoé. Tout autant que le jeune Théo qui affronte cette épreuve, l’île du Lys en elle-même incarne presque un protagoniste à part entière. Cet îlot de 600m de diamètre, situé dans l’Océan indien au nord-ouest de Madagascar, appartient à la France, mais il est inhabité. Et pour cause, il n’y a rien de bien intéressant qui pousse dessus et il se situe à l’endroit où se forment les tempêtes tropicales et les cyclones. Le dessin semi-réaliste est simple, sans fioritures, mais toujours fluide et lisible ; la nature de l’aventure et ses étapes soutiennent quant à elles admirablement le suspens. Notons qu’après l’aventure authentique de l’Hérétique (l’exploit du Dr Bombard), c’est déjà le deuxième album de Gannat sur le thème de la survie solitaire en mer. Une étonnante spécialité…
