L'histoire :
Dans un pays africain, une petite ville vit sous la menace d’un groupe de rebelles. En attendant une attaque, on y boit, on y cause, on colporte des rumeurs sur les mœurs des uns et des autres, la police tente de repérer les opposants politiques et use de la manière forte. On y trouve aussi des enfants seuls, dont les parents ont été tués par les rebelles, à moins qu’on ne sache pas trop ce qu’ils sont devenus… Il y a aussi la directrice du centre qui héberge les enfants : suédoise et blonde, elle peuple leurs fantasmes. Trois de ces enfants partent déambuler dans la ville avec un de leurs amis un peu plus âgé…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Jean-Philippe Stassen (Le bar du vieux français, Deogratias...) brosse le portrait d’une société sans avenir, condamnée à court terme par la prochaine incursion des rebelles, et à long terme par « l’éducation » donnée à ces enfants qui font le titre de l’album : vol, violence, mépris, xénophobie… On ne voit pas d’où viendrait un quelconque progrès. Descriptif plutôt que narratif, le récit n’a pas de ligne directrice forte, ce qui en rend l’accès un peu difficile pour le néophyte. Le lecteur sera en revanche retenu par le dessin superbe, à la fois aisément accessible du fait de son trait simple, et d'une grande densité et richesse, en raison de la composition de ses images, tout en plans multiples, en couleurs chaudes et subtiles.