L'histoire :
Certains flamands en ont ras le bec de manger des crevettes et d’avoir, du coup, le plumage rose 365 jours par an. Alors pourquoi ne pas se mettre à bouffer du zèbre pour gagner un joli pyjama noir et blanc ? Pareil pour les pingouins qui, sur la banquise, lorgnent des kilomètres de glace à perte de vue : ils n’ont même pas le choix du parfum… Et que dire des affolés du turbin : les dromadaires qui se tapent des protubérances surnuméraires à force de bosser ; les coccinelles qui ressemblent à des cubes depuis qu’elles travaillent au casino ; les taupes charger de creuser… le déficit ou les braves cocottes contraintes de faire carrière dans l’administration… Bref, pas simple, une vie de bébête dans un monde ou l’Homme, le plus animal d’entre tous, a pris de bien mauvaises habitudes. Mieux vaut en rire non ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Journaliste, dessinateur de presse notamment pour Le Figaro (où il illustre chaque semaine la rubrique éco et la rubrique santé), Jean Dobritz nous offre avec ce Dégâts des zoos un bestiaire bien à lui. Constitué d’une centaine de situations cocasses, cyniques, sarcastiques, toujours subtiles et souvent particulièrement drôles et bien pesées, ce dernier met en situation des bestioles de tout acabit. Requins, coccinelles, pingouins, éléphants et autres plumes, poils, écailles ou carapaces s’amusent alors des travers de notre société, en un jeu de transpositions animalières plutôt bien vu. Loi du plus fort, technologie, travail, argent, écologie, amour, égoïsme… sont ainsi joliment passés à la moulinette d’une illustration unique, capable d’additionner en très peu d’espace, réflexion, décalage et jeux de mots. Livré dans un petit format tout carré à la couverture zébrée (et avec poils !!), ce petit divertissement, sans être essentiel, ravira les amateurs d’humour maniant de concert poil à gratter et élégance. Ce dernier qualificatif va d’ailleurs, aussi, à ravir au trait raffiné de Dobritz. Le jeu en contraste (tel un négatif de photographie) des masses de noir sur blanc éloigne toute velléité caricaturale et renforce le ton choisi. A déguster sans risque d’indigestion…
