L'histoire :
Centrafrique, décembre 2012. Les rebelles de la SELEKA sont stoppés dans la ville de Damara à proximité de Bangui par des troupes Tchadiennes de la FOMAC. Il s’agit d’une force multinationale d’Afrique Centrale qui lutte face à la coalition de partis politiques et de forces rebelles majoritairement musulmanes, plus connus sous le nom de SELEKA. Leur face à face aux portes de la ville délimite le terrain des forces qui soutiennent le Président actuel de Centrafrique Bozizé et les rebelles. En 2013, un accord est trouvé afin de satisfaire les deux parties. Bozizé reste en place jusqu’aux prochaines élections en 2016, mais il doit former un gouvernement d’union nationale avec les forces de la SELEKA. Cependant, en janvier 2013, des rumeurs sur les ondes annoncent que les rebelles de la SELEKA veulent envahir la ville de Bangui. La pression monte chez les habitants. Quelques mois plus tard, le Président Bozizé fête dans le stade des « 20000 places » ses dix ans de pouvoir. La SELEKA réagit et demande la fin de l’union nationale. Les hostilités reprennent et les rebelles gagnent du terrain, se rapprochant dangereusement de la ville de Bangui…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’auteur centrafricain et illustrateur de bande dessinée Didier Kassaï présente ici, en collaboration avec Amnesty International, un récit réaliste sur la situation politique de son pays. Ce roman graphique de 148 pages raconte en effet les heures sombres qu’il a vécues lors de la guerre civile qui éclata en 2013 entre le Président Bozizé et les rebelles de la SELEKA. Ce récit autobiographique illustré d’une manière originale et teinté de couleurs vives – une ambiance typique des récits se déroulant en terres africaines – montre malgré tout les horreurs de cette guerre civile qui ravage la Centrafrique. Kassaï explique à sa façon le conflit, les horreurs et montre la stupidité des hommes incapables de s’entendre et vivre en paix. On assiste alors, impuissant, au déchirement d’une population divisée et soumise à une violence quasi surréaliste pour nous autres, occidentaux. Cependant, l’auteur nous ouvre les yeux sur la réalité, une horreur qui dépasse le continent africain pour déborder insidieusement sur nos pays. Malgré un récit dur et réaliste, Kassaï ajoute quand même une touche humoristique, tantôt dans la mise en scène, tantôt dans la narration, afin d’ajouter un soupçon de légèreté dans son récit. La volonté de survivre et de transmettre sa vision de l’Histoire ont conduit cet auteur courageux à faire ce témoignage sincère et plein d’espoir.