parution 04 octobre 2013  éditeur Le Lombard  Public ado / adulte  Mots clés Esotérique / Roman graphique / Thriller

Melvile T1

Un romancier en quête d’inspiration se retire à Melvile, dans une maison ayant appartenu à son père. Aucun miracle créatif mais une rencontre qui pourrait tout changer. Un récit à atmosphère, servi par un talentueux coup de crayon.


 Melvile T1, bd chez Le Lombard de Renard
  • Notre note Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • dessin Yellow Star Yellow Star Yellow Star Yellow Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

©Le Lombard édition 2013

L'histoire :

Depuis peu, Samuel Beauclair s’est installé à Melvile, dans la maison de son enfance. Il a reçu la petite bâtisse en héritage. C’est ici que vivait son père. Ici surtout qu’il écrivait. Une production fructueuse que Samuel voudrait bien imiter. Car Samuel Beauclair écrit lui aussi. Son premier roman a eu son petit succès, mais il faut bien reconnaître que depuis, il peine à écrire la moindre page. A Melvile, il espère être assailli par l’inspiration. Mais les matins se ressemblent : il fait semblant de dormir quand le téléphone sonne (son éditeur impatient) ; fait semblant d’avoir travaillé toute la nuit ; fait semblant de croire que son premier livre n’était pas un accident ; ou fait semblant de ne pas avoir bu. Sa femme Sarah et son ventre rond le regardent, l’interrogent, le brusquent un peu. Il fait comme chaque matin, comme s’il ne l’entendait pas. Il fuit ensuite vers la ville pour sa ration quotidienne de cigarettes et deux cartons de bières. Dans la boutique, il fait ses provisions, écoute le commerçant s’emporter contre ses deux garnements qui viennent de le voler. Et puis son regard accroche une annonce qui recherche un ouvrier temporaire pour quelques travaux de peinture et de rénovation. De retour chez lui, il fait une nouvelle tentative en pénétrant dans l’antre laissée intacte depuis le décès de son père : le bureau dans lequel il écrivait. Mais une fois encore, rien. Tant pis ! Mais pas de quoi rassurer Sarah, ni éviter la saisie de leurs biens par l’huissier. Reste alors l’annonce et la rencontre de David et Rachel, ses futurs employeurs…

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

Melvile est une ville fictive perchée à flanc de montagne et noyée au creux de quelques forêts centenaires. On pourrait très bien imaginer se trouver quelque part en Amérique du Nord. Le nord de la Californie ? Le Canada ? Une ville en tout cas parfaitement campée par cet automne qui n’en finit pas de roussir l’atmosphère de son dernier feu et de son électricité. Et puis qui nourrit ses mystères avec sa légende, celle ancienne d’Abraham Tréjean, l’un de ses pères fondateurs, de son fils Mausel et d’une triste chasse au cerf… Une ville enfin et surtout qui accueille Samuel Beauclair, un jeune romancier qui tente de retrouver l’inspiration dans la maison de son enfance. Très vite L’histoire de Samuel Beauclair capte notre curiosité. Il y a les blessures, les non-dits, le manque de fric, la page désespérément blanche, l’alcool et puis les rapports de plus en plus ambigus avec Sarah, son ’épouse enceinte. Enfin, il y a cette rencontre avec un couple formé par un frère et une sœur, David et Rachel, qui ne laissera pas Samuel indifférent. Pour le meilleur ou pour le pire ? Ainsi, peu à peu, la charge émotionnelle du récit impose son tempo, sa tension, empruntant presque la manière de faire du thriller et se laissant absorber par l’atmosphère particulière de Melvile. Romain Renard explore l’amour, la peine, l’impossible retour en arrière, l’espoir. Il relie habilement le tout en tisonnant moult mystères et en offrant pour perspective de réflexion la problématique de la filiation. L’ensemble est parfaitement ficelé. Surtout parce que le récit se donne le temps de 125 pages. 125 planches qui offrent leur épaisseur pour, au-delà du ressort intriguant ou faiblement anxiogène du récit, prendre le temps de bien comprendre la confusion émotionnelle du personnage central. 125 planches aussi confiées à un dessin sensible, jouant sur les cadrages avec brio, s’appuyant sur des jeux de clair-obscur et une colorisation topissîme, donnant à Melvile son climat. Conçu comme un one-shot, L’histoire de Samuel Beauclair ne pourrait être qu’un début. Renard imagine en effet très bien mettre en scène dans de futurs prolongements les personnages secondaires avec l’idée de faire « télescoper » leurs histoires. Notons aussi que les utilisateurs de tablettes – à pomme – pourront se voir proposer une application leur permettant de vivre l’expérience d’une « réalité augmentée » ainsi que de profiter d’une bande son. Pourquoi pas ?