L'histoire :
Laetitia, c’est l’attraction du coin. Une nana comme on croise que trop rarement. Du coup, tous les oiseaux du quartier accourent pour la voir. De sales histoires circulent sur elle. On raconte qu’elle participe notamment à des tournantes. Flipper, lui, écoute ces histoires d’une oreille à la fois concernée et distraite. De toute manière, le bras dans le plâtre, que pourrait-il espérer ? Reste que la belle hante ses nuits. Il rêve qu’elle le rejoint, nue, dans la piscine. Mais alors il se réveille et rien n’arrive. Sur son bureau, des planches inachevées d’un comics commencé. Le plâtre contraint Flipper à l’inactivité. Du coup, il se balade. Et finit par rencontrer Laetitia ! La dernière rumeur veut qu’elle soit accro à l’héro. De fait, elle danse dans un club quand vient le soir. Elle y danse d’ailleurs demain : Flipper est invité à passer la voir…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C’est une œuvre de jeunesse. Quelque chose d’une entrée imparfaite – très en fait – mais qui a donc le mérite de débuter. Flipper le flippé, personnage imaginé (à son image ?) par Morgan Navarro, est du type « ma première bande dessinée ». L’auteur est jeune, l’est aussi son propos. Dessinant à l’envie, sans réelle exigence d’un standard recherché – on est très loin d’un Gibrat par exemple – Morgan Navarro jette sur le papier ses pensées et fantasmes. Flipper le flippé est un personnage amoureux et sa libido le travaille. Il est amoureux mais ne le sait pas encore et, entre son problème de plâtre qui le conduit à oublier un temps ses amies et les amis qui lui renvoient une image salasse de la fille qui l’obsède, Flipper ne sait plus où il en est. Il est perdu. Bref, il flippe. Des interrogations naturelles à vingt ans. Et une trentaine de planches dynamiques mais pauvres. Un avant goût sympathique de l’univers que développera Morgan Navarro mais un vrai goût de trop peu. Une lecture sur le pouce. La chronique d’un âge. Néanmoins, Flipper a grandi au fil des cases et s’envole au final vers un après en pointillé. L’avenir lui sourit-il enfin ? Réponse quelques années plus tard, une chronique à suivre dans One in a million…