L'histoire :
Orc travaillant à son propre compte sur l’île d’Enghien, Shaaka se détend de son dur labeur dans sa taverne préférée lorsqu’elle reçoit la visite de son ancien employeur, le margrave et gouverneur de l’île : Egilon. Après avoir fait vider l’établissement par ses soldats, le gouverneur s’installe à sa table pour lui proposer un marché. Quelques jours auparavant, en effet, Egilon a envoyé trois de ses hommes pour empoisonner les points d’eau des clans orcs vivant dans la région afin de nettoyer la zone de ces créatures vertes et surtout s’approprier un gisement d’or se trouvant sur leurs terres. Hélas, ses hommes se sont fait avoir par le plus dangereux de tous : Wog’ornak l’imbattable. Fidèle à leur réputation, Wog'ornak et ses guerriers s’apprêtent à venir dans la cité-état d’Alpremont pour venger le meurtre des leurs. Sachant que seule la mort les attend, Egilon souhaite donc que Shaaka escorte sa fille en dehors d’Enghien et la mette à l’abri dans le Sud des terres d’Arran. Pour motiver la mercenaire, le margrave lui tend deux parchemins léguant sa fortune, la moitié à sa fille et la seconde à Shaaka, à condition que les deux femmes se présentent saines et sauves dans un comptoir de la banque de pierre. Bien qu’elle déteste cette peste de Lynewe depuis qu’elle est toute petite, l’orc ne peut refuser un contrat aussi juteux…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Au scénario de cette nouvelle aventure dans la série-concept des terres d'Aran, Sylvain Cordurié met en avant une mercenaire orc dont l’avidité est aussi importante que sa rage de guerrière verte. Missionnée pour protéger une humaine face à une horde de son propre peuple, Shaaka ne reculera devant rien pour arriver à ses fins et se remplir les poches. En ce sens, l’intrigue – qui peut être lue sans connaître les précédentes, rappelons-le – se révèle extrêmement intéressante et prenante. Bien rythmée entre scènes d’action, dialogues et monologues en voix off, cette quatorzième aventure est sans conteste l’une des plus intéressantes de la série. L’anti-héroïne, comme les alliés qu’elle croise, sont attachants et les ennemis terrifiants et sanguinaires à souhait. Aux dessins, Jean-Charles Poupard (Jack l’éventreur, Le chant des runes…) rentre parfaitement dans l’univers créé par Jean-Luc Istin avec des personnages parfaitement typés. On reconnaîtra par exemple Rihanna à travers les traits de Shaaka ou encore Charles Dance l’interprète de Tywin Lannister dans la série Game of thrones sous les traits d’Egilon. Enfin, les décors sont magnifiques et les scènes de bastons sont aussi claires qu’haletantes. Le tout est mis en couleurs avec la même efficacité par Nanjan. Un très bon album !
