L'histoire :
1994 : le génocide des Tutsis au Rwanda fait des centaines de milliers de morts. Les pays voisins comme le Zaïre (rebaptisé plus tard, en 1997, la République démocratique du Congo) vont voir leurs équilibres bouleversés, suite à l'arrivée de nombreux réfugiés exposés à la violence et à la rapacité de groupes armés, fuyant aussi un pays dévasté. Le Kivu, frontalière avec le Rwanda, fut la région la plus touchée. Depuis 2009, une certaine accalmie révélait une région sur le chemin de la pacification. Mais en avril 2012, l'apparition d'un nouveau groupe rebelle aux motivations floues dans le Nord-Kivu, le M23, allait de nouveau mettre le feu aux poudres. Les « revenants », des centaines de milliers de Rwandais de retour d'exil, majoritairement des Hutus, assassins et civils confondus, expliquent leurs périples hors du commun et leurs espoirs de reconquête...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L'auteur belge Jean-Philippe Stassen s'est rendu au Rwanda, un pays d'Afrique meurtri par le génocide de 1994. Des Tutsi massacrés, une communauté internationale impuissante et des milliers de réfugiés. C'est cette réalité qu'a voulu cerner l'auteur, les destins emmêlés de centaines de milliers de Rwandais qui ont fui le pays pour le Congo voisin, à travers les témoignages de plusieurs personnages, les « Sopecya » notamment, les Tutsis qui sont nés et ont grandi au Rwanda, les rescapés, ceux qui n'ont pas été tués. Ou encore les « Dubaï », ceux qui viennent du Congo « parce que comme les produits de Dubaï, c'est beau à l'extérieur, mais à l'intérieur, c'est pourri ». Outre ces récits précis et circonstanciés sur la réalité du pays 15 ans plus tard, on y découvre avec surprise le visage étonnamment moderne de Kigali la capitale, petit bourg pauvre autrefois, devenu une ville à l'occidental avec ses tours hérissées du centre-ville, ses rues pimpantes et ses panneaux de signalisation ultra-modernes. Sans oublier toutefois que le retour à la paix est très précaire dans une région où les rébellions se succèdent. Encore une fois, le reportage de la revue XXI passionne, instruit et nous immerge dans le réel avec pertinence et précision.