parution 24 avril 2014  éditeur Atrabile  Public ado / adulte  Mots clés Independant / Roman graphique

Lose

Méli-mélo psychédélique et déjanté d’histoires courtes et moins courtes sur la condition humaine et la vie sociale. Sélection des meilleures pages du comics Lose. Une chronique communautaire pessimiste.


Lose, comics chez Atrabile de DeForge
  • Notre note Blue Star Blue Star Grey Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Blue Star Blue Star Grey Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • dessin Blue Star Blue Star Grey Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

©Atrabile édition 2014

L'histoire :

Chip et son grand frère Reggie se promènent dans la nature. Ce dernier le menace d’un coup de pied de karaté mal placé si Chip continue de faire son « lèche cul » avec leurs parents… il a vu sur Youtube® comment faire et il s’est entraîné. Bientôt, les deux enfants débouchent dans un champ et trouvent le cadavre d’un cheval, des grosses bêtes noires s’en repaissent. Chip s’approche pendant que le grand frère trouve ça dégueulasse. Il attrape la tête du cheval mort pour se la mettre sur la sienne. Il veut chahuter avec son frère mais celui-ci le bouscule et il se retrouve à terre. Reggie est vraiment ignoble avec le petit Chip. Il crache sur une des bêtes noires, qui lui crache à son tour au visage. « Argh ça pique mec ! » La bête noire se glisse dans la tête de cheval et finalement le grand frère s’enfuit avec son visage tout irrité chez Jimmy Hardcore, en demandant à Chip de le couvrir. La tête de cheval se rapproche de ce dernier et semble vouloir faire ami-ami. Ils quittent le bois ensemble, Chip est ravi. Le lendemain, à l’école, Reggie a la moitié du visage couvert par la trace du venin de la bête noire. A la récréation, Chip est tranquillement installé sur un banc avec son goûter, la tête de cheval avec la bête noire à l’intérieur est à ses côtés. Un groupe d’enfant s’approche et le bouscule. « Sois pas une mauviette, défends toi ». Ils lui volent sa collation au beurre de cacahuète et confiture, et lui écrase sur la figure… Le nouvel animal de compagnie de Chip prend sa défense en libérant un nuage de gaz pestilentiel qui disperse les garnements…

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

Dès la première histoire, il apparait clairement que l’on débarque dans un univers halluciné et ouvertement dérangeant. Le canadien Michael De Forge (de la série animée Adventure time) fait le choix d’explorer l’essence de nos cauchemars à travers des situations courantes de la vie, déformées par son kaléidoscope très personnel. Dans ce monde bizarre, les chevaux se déguisent en zèbres, les chiens savent voler, les tenues SM sont dissimulées sous la peau, les filles se coupent un bout de la joue en voulant économiser le coiffeur… Des créatures au graphisme torturé apparaissent au détour de chaque page, explorant les faux semblants, transgressant les tabous sous un trait qui « dégouline » quand il est le malaise de ce pauvre Stephen dans Chien 2070, qui hypnotise quand les protagonistes prennent des hallucinogènes (La vie au grand air) et qui, dans tous les cas, sort des codes classiques. Tout en noir et blanc (excepté la couverture flashie), enrobé d’ironie sombre et d’humour noir foncé, Lose est une sorte d’étude sociale au vitriol où les individus sont confrontés à des situations inhabituelles dans un environnement pourtant anodin au départ. Quelques chutes sont parfois obscures, jusqu’à en saisir difficilement le sens. Mais comme disait Lao Tseu ou Confucius ou un sage bien avisé « Ce n’est pas le but qui importe, mais le chemin jusqu’au but ». Chaque récit immerge le lecteur dans une atmosphère suffocante, jusqu’à la libération finale qui conduit au malaise le plus souvent. C’est sans doute un choix assumé que de distiller des scènes difficiles à appréhender, ça pousse à une attention accrue et donc accentue l’effet recherché face à ces situations glauques. A déconseiller pour une lecture déprimée, et à recommander pour voir un peu plus clair dans la noirceur du monde.

voir la fiche officielle ISBN 9782889230198