L'histoire :
Charlie Bourne ne s'attendait pas à des festivités pour son 17ème anniversaire mais il ne s'attendait pas non plus à ce que Papy meure, suite au bombardement accidentel de leur camp par leur propre bombardier. Le jeune soldat et son bataillon sont désormais isolés et ne peuvent faire passer l'ordre d'arrêter d'être pris pour cibles par leurs collègues. Certains se portent volontaires pour aller prévenir l'autre ligne de défense, mais jusqu'ici douze soldats n'y sont pas parvenus. C'est donc Charlie, cette fois, qui se place en tant qu'estafette. Il court à tout rompre au milieu de ses terres boueuses. Il croise assez vite ses prédécesseurs alors que les autres se cachent dans les tranchées. Presque miraculeusement, Charlie atteint l'autre côté et demande le lieutenant Thomas. L'officier est toujours aussi en retrait et préfère prendre un thé plutôt que d'ouvrir le pli ramené par Charlie. Plus tard, lorsqu'il le lit enfin, le gradé interrompt les bombardements et donne l'ordre au subordonné ayant envoyé les estafettes qu'il soit fusillé...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Rarement la grande guerre n'a été aussi bien décrite que dans Charley's war et tous les lecteurs du premier opus ne pourront que vous confirmer cela. Pat Mills, que l'on connaissait surtout pour ses séries violentes, se transforme en un auteur quasi-documentaliste. Les détails et les anecdotes pleuvent dans chaque épisode et apportent un véritable éclairage sur la dureté du conflit. Mills réussit à nous faire comprendre que malgré un climat insoutenable, des lignes ennemies imprenables, le pire est parfois dans son propre camp. Entre des soldats perdant l'esprit ou des gradés sournois, survivre à un tel conflit relève parfois du miracle ! Après Alan Moore, c'est au tour de Garth Ennis, un autre scénariste habitué aux titres violents mais également grand amateur de récits de guerre, de raconter tout le bien qu'il pense de La grande guerre de Charlie et de la rage que Mills met dans la série. Cette suite est tout aussi exceptionnelle et les dessins de Joe Colqhoun sont là aussi admirables. Le trait du britannique est fin, précis, détaillé, en bref sublime. Un nouvel album qui rappelle à la mémoire de tous combien la guerre est horrible. Indispensable.
