parution 20 juillet 2011  éditeur Soleil  collection US comics
 Public adulte  Mots clés Fantastique - Etrange

Les trésors d'Alan Moore

La ballade de Halo Jones

La sympathique Halo Jones déprime dans l'Anneau, un monde futuriste mortifère, où ennui et chômage règnent en maîtres. La belle aventurière décide alors de partir pour le meilleur, mais aussi pour le pire. Un brillant one-shot pour une ballade d'enfer !


Les trésors d'Alan Moore : La ballade de Halo Jones (0), comics chez Soleil de Moore, Gibson
  • Notre note Blue Star Blue Star Blue Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Blue Star Blue Star Blue Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • dessin Blue Star Blue Star Grey Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

©Soleil édition 2011

L'histoire :

Halo Jones vit dans l'Anneau, un monde futuriste qui laisse peu de place à l'espoir. Déprimante, voilà à quoi ressemble la vie de cette femme sans talent particulier. En compagnie de ses amies Brinna et Rodice, de son chien Toby, Halo Jones subit une vie qu'elle n'a pas choisie, tout en nourrissant des rêves d'évasion : au cœur de ses fantasmes, le Clara Pandy, un magnifique vaisseau où la vie est paraît-il d'un tout autre genre...C'est que dans l'Anneau, les plaisirs et la joie de vivre sont aussi inexistants que les projets d'avenir, malgré les virées shopping entre filles qui, de toute façon, se terminent mal. Au terme d'une de ces virées éclate une émeute annulaire, résultats d'années de frustration vécues par les habitants : trop de chômage et peu d'occasions de faire la fête. Puis le décès de sa meilleure amie Brinna va l'anéantir.Dès lors, Halo Jones n'a plus qu'une idée en tête, quitter l'Anneau à tout prix pour découvrir ce que les autres galaxies ont à lui offrir. Elle ne va pas être déçue : de serveuse dans un vaisseau à soldate dans l'armée régulière, Jones va découvrir un monde encore plus sombre, plus destructeur et, in fine, plus apocalyptique que jamais...La descente aux enfers vient tout juste de commencer, et elle est sans pitié...

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

Soleil poursuit sur sa lancée en rééditant les BD de jeunesse de l'irréprochable Alan Moore parues dans la revue britannique 2000 AD, cette fois-ci avec la trop méconnue Ballade d'Halo Jones, récit de SF féministe porté par une esthétique sombre et inquiétante, redoutable d'intelligence, de finesse et de maîtrise. Mais là rien d'étonnant pour qui aime l'auteur du fabuleux Watchmen. Soyons francs, cette saga n'est pas la plus accessible des récits d'Alan Moore, la faute à l'accumulation de termes techniques propres à l'univers SF déployé dans la première partie (jusqu'à la page 54), qui rendent peu intelligibles le monde d'Halo Jones, avec des phrases du style : « si on peut rejoindre l'avenue annulaire avant 4h75, on atteindra le quart nord-ouest avant qu'il ne fasse la fermeture, pour l'anneau-flex de 5h00... ». L'entrée en matière est abrupte voire un peu lourde par moments. La où ça devient intéressant, c'est dans les deux chapitres suivants, où tout le talent de Moore se dévoile avec plus de visibilité. Primo, tous les personnages, de Halo Jones à son chien Toby, gagnent en complexité, en maturité et en psychologie, tandis que l'histoire elle-même gagne en profondeur. On y retrouve les thèmes fétiches de Moore : le désespoir, l'aliénation, le Mal, la solitude. Puis vient la troisième et dernière partie, qui elle gagne en intensité en nous plongeant dans un monde cruel et sans pitié : profonde, intelligente et apocalyptique à souhait, cette partie est presque digne des meilleurs passages de From Hell. Coté dessin, si le trait de Gibson paraît daté et pas toujours lisible au premier coup d’œil, il mérite néanmoins qu'on s'y attarde pour en apprécier le détail et la qualité. Bref, moins drôle, moins accessible mais plus profond que les Inédits ou les Introuvables, cette ballade sombre aux allures de grammaire de l'enfer, aussi vertigineuse que déchirante, reste un must have pour tout fan du génial Alan Moore.

ISBN 9782302017535