interview Comics

David Aja

©Panini Comics édition 2012

Discret et un peu timide, David Aja est un artiste qui s'est installé progressivement, sans faire de bruit, dans le monde des comics. Ce jeune dessinateur espagnol s'est d'abord fait connaître chez nous par quelques couvertures. Puis c'est surtout grâce à ses participations dans Daredevil et Iron Fist avec Ed « Criminal » Brubaker que son nom s'est installé dans la tête des lecteurs. Depuis, il a continué à nous inonder de couvertures, notamment pour 5 Ronin, et de jolies planches, dans Secret Avengers avec au scénario Warren Ellis. Lors de l'édition 2011 du festival Comic Con de Paris, nous avons eu le plaisir de rencontrer un artiste au talent certain et à la gentillesse communicative.

Réalisée en lien avec les albums 5 Ronin, Marvel Stars T16, Iron Fist (2007) T1
Lieu de l'interview : Comic Con Paris Saison 3

interview menée
par
5 mai 2012

Bonjour David Aja, peux-tu te présenter ?
© David Aja David Aja : Oui, bien sûr. Je suppose que je dois dire que je fais des comics (rires). C'est une question difficile pour moi car j'essaie de ne jamais dire la même chose. Allez. J'ai commencé à dessiner il y a maintenant plusieurs années en Espagne, j'ai travaillé pour des magazines, des livres pour enfant et j'ai ensuite débuté chez Marvel vers 2006. En fait, j'aime autant la bande dessinée que l'illustration et les dessins ont bercé toute ma vie.

Quelles sont tes influences ?
DA : Je pense que le marché américain représente ma plus grande influence. J'ai beau avoir débuté en Espagne, j'ai toujours adoré les super héros, depuis que je suis gamin. L'un de mes préférés était Moon Knight, Wolverine aussi et spécialement les aventures écrites par Chris Claremont. J'aime aussi beaucoup Kirby, Ditko, Mœbius, Enki Bilal, Breccia. Je suppose que je suis influencé par tout ce que je vois, y compris des réalisateurs de films. Je ne sais pas, il y en a beaucoup.

© David Aja Comment es-tu arrivé sur Iron Fist ?
DA : Mes travaux pour Marvel ont toujours dus être effectués très vite et comme je suis plutôt un illustrateur, je mets du temps à réaliser mes planches. Mon éditeur de l'époque voulait qu'on essaie de faire des histoires très courtes, comme l'épisode de Wolverine que j'ai fait avec David Lapham. Progressivement, j'ai croisé un éditeur qui avait travaillé avec Ed Brubaker sur Daredevil et qui m'a demandé si je serais intéressé pour travailler avec lui. Bien évidemment ! Après David Lapham, on me proposait de travailler avec Ed Brubaker, j'étais ravi ! On a fait un épisode de Daredevil et on m'a parlé d'un nouveau projet avec Iron Fist. On m'a dit de faire une couverture et comme j'étais très emballé, on m'a dit de réaliser le premier épisode ! Voilà, tout s'est fait très vite.

Tu n'as pas eu de pression à être propulsé ainsi sur Daredevil ou Iron fist ?
DA : En fait, pas du tout (rires) ! Je suis un fan hardcore de comics, mais j'ai eu une pause à mon adolescence et du coup, cela m'a évité toute pression. Depuis, j'ai relu les titres que j'avais en retard.

As-tu le temps de lire de la bande dessinée ?
DA : Oui. Je ne sais pas si vous avez lu le dernier épisode de 100 Bullets mais il est génial. Je suis fan de Chris Ware, du Criminal d'Ed Brubaker. Je ne lis pas que des titres de super héros, bien que je travaille beaucoup sur eux.

© David Aja

© David AjaA force d'illustrer le récit des autres, tu n'aurais pas envie d'écrire le tien ?
DA : Je pense que c'est assez compliqué. Comme tout le monde, j'ai pas mal d'idées et sûrement certaines qui pourraient donner des choses géniales. Je ne suis pas sûr d'y arriver, c'est un métier difficile. Certains ont le don pour le dessin, d'autres pour écrire les histoires. Certains arrivent à faire les deux, moi je progresse par étapes. Peut être à l'avenir.

Si tu avais le pouvoir de visiter le crâne d'un auteur pour en comprendre le génie, qui irais-tu vister ?
DA : Alberto Breccia, je pense. Il est incroyable. Il fait beaucoup de choses et tout est génial.

Muchas gracias David !

© David Aja