interview Comics

Riccardo Burchielli

©Panini Comics édition 2011

Depuis mai 2007, les lecteurs francophones peuvent suivre DMZ, soit les aventures de Matty Roth, un journaliste débarqué au milieu d'une zone où se déroule une nouvelle guerre civile américaine. Brian Wood a certes imaginé cette histoire, mais c'est en grande partie grâce à Riccardo Burchielli que le récit tient la route. Le dessinateur italien retranscrit une ambiance de guérilla urbaine comme nulle autre pareille et montre une grande régularité depuis le début de la série. Entre quelques tags urbains et des impacts de balle, le jeune auteur a raconté aux bédiens ce premier gros succès de sa carrière.

Réalisée en lien avec l'album DMZ – Edition Panini, T9
Lieu de l'interview : festival d'Angoulême

interview menée
par
24 septembre 2011

Bonjour Riccardo Burchielli, peux-tu te présenter ?
Riccardo Burchielli : Je m’appelle Riccardo Burchielli. J’ai commencé relativement tard à dessiner en tant que professionnel, puisque j’avais 28 ans. J’ai débuté avec le personnage de John Doe, pour une maison d’édition italienne. J’ai fait trois albums avant d’être contacté par un éditeur pour DMZ. A partir de là, ma carrière a vraiment décollé.

© Riccardo BurchielliComment se passe la collaboration avec Brian Wood ?
RB : C’est quelqu’un de très facile en fait, parce qu’il est hyper précis dans qu’il envoie et ce qu’il demande. Par contre, il me laisse une liberté d’expression qui est très agréable pour un dessinateur.

Brian Wood s’occupait au début de toutes les couvertures de la série… avant que tu ne t’occupes aussi de celles-ci !
RB : En fait, c’est simplement parce que Brian Wood n’avait plus assez de temps pour les faire. Il était accaparé par l’écriture de ses scénarios. Et puis je crois que cela l’a ennuyé un peu, à la longue.

DMZ est ta première grosse série. Tu n’as pas eu peur lorsque Brian Wood t’a annoncé qu’il y aurait plus de 70 épisodes ?
RB : Bien sûr que j’étais effrayé ! Je n’avais pas vraiment d’expérience et lorsqu’on m’a dit qu’il y aurait 72 épisodes, j’avais peur de ne pas convenir. Aujourd’hui, j’ai la chance que chaque planche que j’envoie soit acceptée d’office. Je dois être très bon, car je sors juste d’une expérience indépendante et je ne veux pas me décevoir. Les éditeurs me font confiance. Pour la petite histoire, l’éditeur de Vertigo m’a demandé de créer un petit site sur lequel je mettrais quelques planches en rapport avec la guerre, pour les présenter à Brian Wood. Lorsqu’il les a vus, il a dit qu’on devait foncer !

© Riccardo BurchielliQuelles sont tes influences ?
RB : Il y en a énormément. C’est surtout Alfonso Fonte qui m’a vraiment donné envie de faire de la BD. C’est un dessinateur espagnol qui travaille en Italie pour des fumettis. J’ai découvert récemment François Boucq et je trouve son œuvre passionnante. C’est un génie !

Quels sont tes futurs projets ?
RB : En ce moment, je travaille avec l’éditeur italien Bonnelli sur des one-shots de DylanDog. J’ai également un projet chez Soleil qui, du coup, est un peu au ralenti, mais qui devrait sortir en 2012. Je fais tout ça en parallèle à DMZ. J’ai pas mal de propositions, mais j’aimerais bien poursuivre mon expérience aux USA. J’aimerais bien rester chez Vertigo mais si on me propose des super héros, pourquoi pas !

Si tu avais le pouvoir métaphysique de visiter le crâne d’un autre auteur (pour en comprendre son génie), qui choisirais-tu ?
RB : Je n’en sais rien ! Je te dirais bien Gabrielle Dell’otto car il est complètement fou !

© Riccardo Burchielli

Remerciements à Sophie Cony pour sa traduction simultanée !