L'histoire de la série :
Miyamoto Musashi part sur les routes pour devenir un bretteur hors pair, mais ses rencontres vont lui faire découvrir la réelle signification de la force. Kojiro Sasaki sera son éternel rival et va lui permettre au gré de leurs rencontres d’atteindre des sommets dans la maîtrise de son art.
L'histoire :
5 ans après la bataille de Sekigahara qui décida de l'avenir du Japon pour les deux siècles à venir, les samourais n'ont pas forcément la vie belle. Entre entraînement périlleux et duel meurtrier, la voie du sabre demande que l'on soit prêt à sacrifier jusqu'à sa vie. L'âme particulièrement aiguisée, c'est un nouveau Musashi qui regagne Kyôto un an après son défi remarqué envers les Yoshioka, célèbre école de sabre de l'ancienne capitale. Cette fois-ci les rôles sont inversés : c'est Denshichiro, le cadet des Yoshioka, qui propose le duel mais c'est un homme avisé et mûr qui y répondra. Loin de faire peur à Musashi, ce dernier espère seulement trouver là une occasion d'affronter Seijuro, l'aîné Yoshioka, grand maître du sabre et de la débauche, détenteur de la quintessence d'un style légué par son père. Ainsi, tandis que le cadet mal dégrossi rivalise d'efforts pour rattrapper son frère, Seijuro pavane. Peut-être n'est-ce là qu'une façade destinée à humilier Musashi qui, malgré l'air froid de la nouvelle année, bout d'impatience d'exercer son mortel talent...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour enseigner le manga à l'université, il faut être un maître, et nul doute que Takehiko Inoue en est un. Dessiner un manga d'exception comme Real est déjà un exploit mais en dessiner deux à la fois tient du génie. Quel plaisir de retrouver Vagabond et Musashi après une digression de quelques tomes sur le sort de Kojiro Sasaki. Non pas que le sort du bretteur sourd muet ne nous intéresse pas mais Musashi possède un tel charisme qu'il finit par nous manquer. On le retrouve fidèle à lui-même, parfaitement éveillé, dégageant une aura de force tranquille qui transpire des pages de ce volume. On sent une grande bataille se profiler et on a déjà hâte d'y être. Pourtant Inoue prend son temps pour nous faire vivre les dernières heures des Yoshioka et nous faire prendre la température (glaciale) qui règne à Kyôto et en province. Enfin et surtout, c'est l'art du sabre qui tient le haut du pavé avec sa vie sur le fil du katana. La lente progression sous forme d'aventure intérieure par laquelle chaque samourai doit passer pour obtenir le titre de maître est encore une fois très bien retranscrite par une mise en scène excellente. Le dessin est parfaitement maîtrisé, précis, fouillé, et totalement au service du scénario. Du grand art...
