L'histoire :
Un couple de bourgeois quinqua bien rangé fait ses courses dans un supermarché, à la veille de Noël. Le monsieur se retrouve « par hasard » au rayon lingerie, où un animateur propose au public de constater les mérites d’une solution qui raffermit la poitrine des dames. Tout rouge et honteux, l’homme est invité à monter sur l’estrade pour mesurer les mensurations d’une mère noël plus que sexy. S’exécutant, l’homme se retrouve totalement hypnotisé par l’attraction mammaire du mannequin…
Dans un bourg hivernal du moyen-âge, le gueux Wolfgang rencarde un bourgeois sur les produits du marché, tandis que celui-ci reluque une servante au décolleté généreux. Sur de lui, le gueux parie avec le riche qu’il mettra moins d’un quart d’heure avant de planter son dard entre les cuisses de la pouliche. Pari tenu. Le bourgeois observe de loin le gueux aborder la jeune femme et suit le couple jusque dans une demeure, où il espionne la scène torride qui s’ensuit par le trou d’une serrure. La besogne terminée, le riche demande son secret au gueux qui lui avoue avoir en sa possession des herbes magiques. Le gueux lui vend le sachet d’herbes un prix colossal et le bourgeois s’en va l’essayer sur le champ. Hélas, il se prend une gifle carabinée car il s’agissait d’une escroquerie futée : le gueux est l’époux de la donzelle…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le troisième et avant-dernier recueil d’historiettes érotiques du fond éditorial des Humanos est sans doute aussi (pour le moment) le meilleur. Cela n’a pas tant à voir avec la thématique choisie (Noël) que parce que les auteurs prestigieux montrent cette fois une inspiration globale plus réjouissante et… efficiente. De grands noms de la BD des années 80-90 se succèdent en effet : Annie Goetzinger, Paul Gillon, Jean-Pierre Gibrat, Daniel Ceppi, Michel Faure, Philippe Marcelé, Thierry Smolderen, Miguelanxo Prado… A ce joli casting, on peut ajouter de vrais spécialistes du registre (Horacio Altuna, Olivier Varenne, Patrick Galliano et Boro Pavlovic), un Philippe Bertrand qui délivre une séquence pour le moins hermétique ( ??), ainsi que des auteurs plus contemporains, encore sur une phase montante : Fred Beltran (qui réalise en outre les jolies couvertures), Mezzo et Pirus (toujours adeptes d’un registre sordide et malsain, pour l’histoire sans doute la plus dérangeante). Tous délivrent leur petit conte de Noël fripon, avec un Père Noël décidément bien chanceux et/ou bien vicieux. De quoi donner envie de remuer son petit bonnet rouge…
