L'histoire :
En l’an -44 de notre ère, Jules César se rend à un festin organisé par son « ami » Lépide, auquel sont aussi invités de nombreux proches : son épouse Servilia, sa fille Junia Secunda, son fils adoptif Brutus, mais aussi Marc Antoine, Cicéron, des fidèles généraux... Le vieil empereur l’ignore, mais ce sera son dernier repas car tous s’apprêtent à le trahir dans le sang. Allongés sur leurs couches, avec des mets au centre, ils font un bilan auto-satisfaits de la politique de conquête menée sous l’égide de Jules. Puis Servilia demande à son époux de raconter son histoire. Jules s’exécute et commence par le début : sa naissance le 13 juillet de l’an -100, au sein d’une famille de patriciens, à Subure, une ville insalubre. Il est élevé par sa mère et ses deux grandes sœurs, toutes deux appelées Julie. Alors qu’il est jeune enfant, il est pris de fièvres pendant des mois et manque de mourir. Il survit cependant et reçoit l’éducation d’un précepteur phocéen nommé Gnipho… payé par sa tante. Car son père qui se tue à la tâche stagne au sein de la noblesse désargentée. Il apprend la politique mais surtout la guerre. Jules montre alors un fort caractère et une endurance à toutes épreuves. Alors qu’il est âgé d’une douzaine d’années, une sorte de guerre civile explose, portée par un parti réformateur que mène son oncle, Caius Marius…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
S’il existe des creux de documentation dans l’Histoire, ça n’est pas (trop) le cas de la vie du plus célèbre des empereurs romains, Jules César. Sa destinée est notamment précisément retracée dans son autobiographie La guerre des gaules, dont 7 volumes furent rédigée à son époque. Dans cet épais ouvrage publié par les éditions Allary, Alfred de Montesquiou met cette biographie à la portée du plus grand nombre, en s’efforçant d’être plutôt précis dans les faits et les costumes, et authentique dans les mœurs. C’est une enquête très sérieuse que le scénariste a menée, en s’étayant des avis éclairés de 32 historiens, chacun spécialiste d’une période de la vie de César. Une quinzaine de pages pleines de petites précisions et sources, en annexes, en témoignent. Il restitue cela en BD au fil de 11 chapitres découpés selon les grandes phases de la vie de Caïus Julius Caesar, à partir de sa naissance vers l’an 100 avant notre ère. De Monstesquiou brosse un portrait d’un tyran cruel et fort peu sympathique (certes à travers le prisme de notre civilisation actuelle). On comprend et on accepte d’autant mieux son assassinat par ses amis (et son fils adoptif !) au sein même du Sénat, à l’âge de 56 ans. Névil met en dessin cette vie incroyablement belliqueuse et politique, à l’aide d’un trait semi-réaliste simple mais lui aussi bien documenté.