L'histoire :
Ce jour-là, un ouragan monstre se dirige tout droit vers Bridge Brook. Le shérif Ted Woodrow se dépêche de rentrer chez lui pour mettre sa femme et ses enfants à l’abri. Il tente de les joindre par radio, en panique. Mais c’est trop tard. Quand il arrive, le monstre s’est déchainé sur toute la partie Est de la ville. Toutes les maisons de son quartier sont réduites en monceaux de gravats et de planches. Par bonheur, sa fille Harper et sa femme Scarlett sont indemnes, grâce à leur abri souterrain. Mais quand il retrouve enfin son fils Junior, il est mort sous les débris. Il a été aspiré par la tornade. Harper subit également un second choc : son cheval Charlie est trop blessé… son père est obligé de l’achever en lui tirant une balle dans la tête. Deux ans plus tard, la famille ne s’est pas vraiment remise de cette catastrophe. Woodrow s’en enfermé dans la dévotion envers l’Eglise, sa femme dans la dépression. Harper a grandi et ne supporte plus l’affliction de sa vie de famille. Au lycée, elle se fait draguer de manière insistante par Allan, un gros lourd. Un jour, alors qu’ils achètent des bières dans un drugstore, les caïds de sa bande bousculent une jeune hippie, qui vient d’arriver à Bridge Brook avec un groupe chapeauté par une sorte de gourou appelé Jakob. Harper prend la défense de Tonie… et bientôt, elles deviennent amies.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Prévu en diptyque, Jakob se présente comme un thriller classique sur la thématique des sectes, de la discrimination et des gourous. Mud découpe son scénario en chapitres titrés par des prénoms… qui ne correspondent bizarrement pas toujours aux personnages qu’ils présentent (qui est Matthew ? et Poppy ?). Mais passons. Linéaire, la narration qui fait progressivement monter la tension, est très efficace. Ça commence par une tragédie (voir résumé), dans une région des grandes plaines américaines peuplée de rednecks ; et ça reprend 2 ans plus tard, par le cœur de la problématique : un groupe de hippies est arrivé en ville. Or à cette époque des années 80, ils sont clairement des parias dans ce coin de Louisiane. On les brime, on les dénigre, on n'attend qu'une étincelle prétexte pour les lapider en meute. Classique. En pleine construction adolescente et résilience familiale suite au drame survenu deux ans plus tôt, la jeune Harper se laisse cependant envoûter par le personnage charismatique de Jakob… Mais ça, ce sera pour le second tome. Artistiquement formée en France, l’autrice chinoise Zheping Xu déroule une griffe semi-réaliste certes un peu conventionnelle, mais selon un découpage et des cadrages eux aussi efficients. En somme, tout est bien en place pour que « ça pète » au prochain tome.