L'histoire :
Au XIXème siècle, Fabian et Enric, orphelins de mère, mènent une vie difficile et triste aux côtés de leur père alcoolique. Pour les 8 ans de son petit frère, Fabian lui offre les livres de leur mère, qu’il avait pris soin de dissimuler aux yeux de leur père jusque là. En parallèle, Kuti Hikut, issu d’un peuple autochtone, exerce un numéro de cirque avec son vieil ours sous les ordres d’un couple blanc tortionnaire. Une nuit, l’amérindien s’enfuit avec son animal dans les Pyrénées afin que l’ursidé termine ses jours tranquillement. De leur côté, les frères Flanchin fuient également la maison familiale et l’ambiance douloureuse du foyer. Dans leur fuite, le petit Enric risque de tomber d’une falaise, lorsque Kuti lui vient en aide. Ainsi naît une relation amicale entre eux. Ensemble, ils s’abritent et se cachent, des gendarmes pour l’homme et du père pour les enfants. Une fois que l’ours rend son dernier souffle, le souhait de Kuti est de rejoindre sa terre natale appelée « La Nouvelle France ». Néanmoins grâce aux livres des enfants, il s’aperçoit qu’elle est bien loin et qu’il lui sera impossible de traverser terre et océan. Lorsqu'un gendarme se montre violent envers Fabian, son père arrive à temps pour prendre la défense de son fils. Les enfants se montrent donc cléments envers leur père et lui pardonne de son état passé. S’ensuit une course-poursuite dans les montagnes entre hommes de loi et fuyards. Leur nouvel ami leur sera d’une aide précieuse...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Philippe Charlot, musicien de formation, souhaitait nous emmener dans ses montagnes bien aimées, les Pyrénées. Une affection qu’il partage avec son ami et collaborateur Marko. Philippe Charlot scénariste, a écrit plusieurs albums collectifs ainsi que de nombreuses séries. Ce one shot de chez Grand Angle nous embarque pour la folle aventure des frères Flanchin à une époque vaguement située au XIXème siècle. Brève et bien menée, l'histoire dénonce la traite d’êtres humains et la domestication d’animaux sauvages à titre lucratif. En introduisant des images documentaires et des explications à la fin de l’album, les auteurs apportent un contexte historique et géographique au récit. Ce cahier spécial raconte également l’évolution et l’influence que leur histoire a rencontrées tout au long de son élaboration. Le déroulement, les péripéties et le dénouement s’enchaînent très vite. Il y a peu de place à l’imagination, à la création d’un temps quotidien entre les protagonistes ou aux sentiments. Le récit est à la fois court, rapide et prévisible, mais il n’en reste pas moins haletant et bien ficelé. Le dessin semi-réaliste de Marko transporte les personnages en plein far-west, avec des plans dignes d’un western hollywoodien. De fait, le scénario y gagne en tension et les personnages en caractères. La colorisation au lavis est splendide, elle détient le pouvoir de mettre du relief dans les paysages de montagne. Les planches à elles seules sont majestueuses.
