L'histoire :
Une nuit des premiers âges, les animaux et les hommes fuient un feu qui ravage leur territoire. Certains ont péri dans les flammes ou se sont perdus dans la fumée. Quelques lunes plus tard, au retour du printemps, la tribu a trouvé une nouvelle grotte. C’est le grand jour pour les filles qui ont mûri cette année. Elles vont s’élancer vers les collines pour y chercher des enfants. Quelques minutes après leur départ, une fois qu’elles ne sont plus visibles, c’est aux jeunes hommes de s’élancer pour aller chercher également des enfants. Petite Rouge, une fille de la tribu est rattrapée par Sanglier. Comme le veut la loi, elle lui appartient désormais. Mais c’est sans compter sur Pâle qui est également dans les parages et qui brandit sa hache sur son frère. Le cœur lourd, Sanglier va être obligé de le dénoncer auprès des vieillards, car menacer une personne de la tribu avec une hache est le crime des crimes.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le premier amour est un conte poétique peu connu que Marcel Pagnol a écrit en 1934 et dont le dramaturge marseillais a envisagé une adaptation cinématographique. Marcel Pagnol imagine que ce sentiment universel qu’est l’Amour date de la préhistoire et qu’il est le fruit de la rencontre entre Pâle et Petite Rousse. Une fois n’est pas coutume, il va abandonner sa Provence natale, les cigales, le vieux port et les accents chantants pour un contexte plus sauvage avec des ptérodactyles, des tyrannosaures et des personnages vêtus de peaux de bêtes. A cette époque de l’âge de pierre, le feu n’est pas encore domestiqué et fait autant peur aux hommes qu’aux animaux. Bannis de leur tribu, pour survivre, Pâle et Petite Rousse vont devoir dépasser leurs croyances, leurs appréhensions afin d’apprivoiser le feu. Comme à l’accoutumée, Marcel Pagnol aborde des thèmes qui lui sont chers comme l’amour, la famille, les relations humaines avec des personnages à l’identité forte. Evidemment, on ne retrouve pas les personnages gouailleurs et les dialogues enflammés qui font souvent le charme de l’œuvre de Pagnol. Si le dessin de Jack Manini est agréable, on peut regretter le choix un peu grotesque d’affubler certains personnages avec des os dans leur chevelure, de les doter d’une dentition aux crocs disproportionnés ou encore de représenter la caverne de la tribu comme celle du dessin animé Les maîtres de l’univers.