L'histoire :
Joana a rendez-vous avec sa mère, ce midi, au café de Flore. Mais elle se lève très tard et juste avant de se mettre en route, elle sniffe un rail de coke. Elle ne reverra pas l'inconnu qui est dans son lit, elle lui demande juste de claquer la porte en sortant. Incapable d'avouer à sa mère combien elle l'aime, elle laisse le déjeuner passer en étant à moitié absente. Ce soir, son groupe va répéter sans elle, et elle n'ira pas non plus à son cours de chant. Elle sait qu'elle peut compter sur ses amis pour l'aider à sortir du cul-de-sac complet dans lequel elle s'est enfoncée, avec une prise de drogue pour chaque moment de la journée. Sophie lui confirme qu'elle peut l'appeler à n'importe quel moment du jour et de la nuit. Et ce soir, Marc l'accueille chez lui pour y rencontrer des amies. Parmi elles, Emilie qui l'invite à venir la voir en concert à Londres le lendemain. Entre les deux jeunes femmes, c'est le début d'une relation amoureuse. De retour à Paris, Joana va passer quelques jours chez Sophie, où elle va avouer l'ampleur de sa dépendance. Elle sait que sa vie peut s'écrouler autour d'elle, mais Sophie va tenter de l'aider à prendre un nouveau départ. Elles rendent visite à la tombe du père de Joana, Daniel Balavoine, qui est mort juste avant la naissance de sa fille, et dont elle ressent malgré tout la présence.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Très intime sur le fond, cet album consacré au combat contre la drogue de Joana Balavoine décrit l'enchainement du quotidien d'une jeune fille au bord de la perte complète de repères. La première moitié de l'histoire raconte comment elle enchaîne les moments sans avoir réellement de prise sur les enjeux et les conséquences de ses actes. On la voit désespérée de son propre état, mais on comprend qu'il lui reste un peu de force pour tenter d'en sortir. La sortie de ce livre va probablement correspondre à un moment important de la vie de Joana, et l'écho médiatique est déjà perceptible quelques jours avant sa disponibilité en librairies. Même si le scénario de Sylvie Gaillard se limite à une succession de rencontres et à des dialogues probablement retranscrits avec l'aide de l'intéressée, le message du combat personnel pour s'en sortir devrait passer. L'auteure s'appuie sur Fanny Montgermont pour illustrer cette tranche de vie. La dessinatrice colle parfaitement à l'ambiance très personnelle du récit. Le visage de Joana, souvent désespéré dans des cases sans contour au milieu d'un halo de couleurs douces et tristes, contribue au côté dramatique appuyé de ce témoignage. Le travail graphique contribue énormément à la crédibilité de l'expérience vécue, il permet de passer outre un certain manque de densité, inévitable pour partager un tel parcours en seulement 80 pages. Cet album au sujet rare mérite d'être lu. On ressent le besoin de reprendre dès le début pour mieux comprendre le cheminement de Joana.
