L'histoire :
Eva se retrouve dans un troquet à écouter pour la centième fois la même histoire de piraterie racontée par un ivrogne, encore et toujours la même histoire. Elle claque alors la porte de l’établissement avec turpitude, épuisée d’être toujours au même endroit avec les mêmes personnes. Elle questionne son ami fantôme Sawdust, qui l’a guidée jusqu’ici en lui promettant qu’elle trouverait des réponses à ses questions. D’où vient-elle ? Qui est sa famille ? Seul un pendentif en or lui reste de ses parents. Lors d’une séance en tête-à-tête avec un grand sage, elle surprend une jeune fille poursuivie par un groupe de méchants français. Après lui avoir prêté main-forte, elles prennent toutes les deux la poudre d’escampette à bord d’un vieux rafiot. Cette nouvelle amie, Nina, possède la même fougue ainsi que la même fâcheuse tendance à s’attirer des ennuis qu’Eva, mais aussi le même pendentif ! Toutes deux se laissent dériver aux creux des vagues jusqu’à échouer sur une autre île. À cet endroit, elles font la rencontre de Clou, une troisième jeune fille au même bijou. Elles partent toutes les trois à la recherche de l’histoire de ces pendentifs qui, une fois réunis, forment une carte. Eva croit dur comme fer que cette carte va la conduire au trésor que son père lui aurait laissé à sa mort. Elles mettent les voiles, mais se font rapidement attaquer par une bande de pirates commandée par une femme, Jing Shai. Cette jeune femme détient elle aussi ce joyau... Elles apprennent alors que ça serait elle, la véritable fille du célèbre capitaine Baltaz. Célèbre parce qu’il détiendrait l’élixir de vie éternelle. Qui est la véritable héritière de Baltaz ? Serait-il encore vivant ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Auteur complet et passionné d’Histoire, Marco Ferrari aime ancrer ses personnages et son récit dans un contexte géographique et historique. Ici, la fable se déroule dans l’archipel indonésien. Le personnage de la jeune Jing Shai est directement inspiré par la grande pirate chinoise Ging Shih, qui comptait plus de 50 000 pirates sous son commandement. Le dessin est foisonnant de détails, il y a autant d’aventure dans l’histoire qu’au travers du graphisme. La mise en page est dynamique et toujours adaptée avec justesse à l’action. L’auteur met en scène trois jeunes femmes pirates. Même si certains stéréotypes physiques demeurent dans la silhouette des jeunes filles, il leur rend plutôt bien hommage. Néanmoins, le langage n’est pas approprié à l’âge des personnages, même si nous sommes au XVIIème siècle dans un univers de pirates où l’alcool coule à flots. Aborder, par exemple, la question de l'orgasme, n’est pas forcément adéquat, ni pour l’héroïne, ni pour les jeunes lecteurs à qui la BD s’adresse. De plus, il est possible que le lecteur se perde dans l’aventure, car il y a beaucoup de péripéties et d’histoires secondaires qui n’ont pas lieu d’être. Bref, une BD à lire quand il ne reste plus rien d’autre sur la table de chevet...
