L'histoire :
Afin de récupérer son appareil photo « magique » (qui fait des clichés des meurtres commis dans le passé), le journaliste Thomas Silane s'est intéressé aux motivations de la belle Irina Verinian, qui le lui avait dérobé. Maîtresse contre son gré de Sergeï Melichev, le pire parrain de la mafia russe, Irina cherche avant tout un moyen de faire libérer ses parents. Ces derniers sont des opposants politiques du pouvoir tchétchène ultra corrompu et à ce titre, ils pourrissent dans des geôles de Grozny. N'écoutant que son sens du devoir, Silane accompagne donc Irina jusqu'en Tchétchénie, où ils reçoivent le soutien de Nimtz, ancien agent de la CIA reconverti dans une ONG. Mais Melichev a eu vent de la petite expédition de Thomas et de son ex, et il envoie ses hommes faire le ménage. Nimitz est tué dans cette expédition commando. Quelques jours plus tard, son frère Quint se présente providentiellement à Silane et Irina. Cet agent de terrain surentraîné de la CIA propose de les aider, officiellement pour venger son frère... officieusement pour faire main-basse sur le trésor de guerre de Melichev. Pour cela, Quint a réuni une petite poignée de mercenaires et il met au point des plans d'attaques qui ne font pas dans la dentelle...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A l'image de la couverture, le mystère autour de l'appareil photo « magique » (pierre fondatrice de la série) passe totalement au second plan dans ce troisième volet du troisième cycle de Thomas Silane. Au fil des périples endurés par le héros journaliste et sa mannequin de charme, l'éveil politique de la Tchétchénie a largement pris le dessus, ponctué par moult assauts guerriers, exécutions sanglantes et manigances mafio-stratégiques. A ce titre, ce 6ème tome est sans doute le plus musclé de la série. D'ailleurs, Silane fait profil bas au milieu de toutes ces attaques, mitraillages et explosions, et son sens de l'éthique y perd de sa superbe. Les rebondissements spectaculaires et rocambolesques priment toutefois sur la vraisemblance : les balles ricochent sur les tempes des héros, tandis que les seconds couteaux jouent de malchance. La providence est un allié de poids dans cette série ! L'idylle hyper romantique entre Thomas et Irina finit de nous convaincre : on évolue bien dans un divertissement « grand-public », un peu convenu mais pas désagréable. Le rythme est effectivement soutenu, les dialogues soignés, la psychologie des personnages tient à peu près la route et surtout, le dessin réaliste de Roberto Zaghi est une nouvelle fois juste, peaufiné et ajoute beaucoup de crédit aux actes des personnages. Cet épisode de conclusion a le mérite de refermer toutes les intrigues en cours, y compris celle de l'appareil photo « magique », de manière aussi inattendue que brusque... avant de relancer le sujet pour un cliffhanger proprement hallucinant. Une ouverture béante vers un 4ème cycle !
