L'histoire :
Granadilha (« Fruit de la passion ») : Tiao Pompa-Gira est redouté(e) dans le quartier, car il est transsexuel et il aborde gentiment dans la rue, mais il effraie les hommes. Un accident de bus, un jour, va changer son destin.
De Pinho : Deux hommes en voiture cherchent à se rendre au musée du même nom. En chemin ils prennent en stop Agnaldo, joueur de foot régional. Une discussion passionnée allant jusqu'à l'interview va se mettre en route, laissant l'autostoppeur au milieu de son village un peu sonné, car porté sur un piédestal par ses voisins surpris et croyant à un signe de dieu.
Cinq autres histoires suivent...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il en va des histoires courtes de Marcello Quintanilha comme de poèmes de Borges, d'un roman de Luiz Ruffato, d'un Fado ou même d'une Saudade... Tout est dans l'atmosphère, dans l'interprétation, dans le contexte aussi. Nul besoin d'une grande et belle histoire, d'un récit qui aurait une morale toute faite, et d'un fil conducteur bien déroulé. Non, dans Âmes publiques, c'est justement de ces petites choses communes, que chacun côtoie au quotidien, sans y faire souvent attention, dont l'auteur choisi de nous parler. Partant d'un fait divers, d'un souvenir, d'une émotion liée à un quartier, il déroule son fil poétique, sans garde-fou, sans nous prévenir, tel un funambule à qui tout peut arriver, comme un passant tranquille devant soudainement fuir des tirs de balles dans la rue. Comme dans Vilenie de Fabiano Gorilla, où l'auteur raconte le passé empêché de joueur de foot de son père. Que nous arrive-t-il ? Et Qu'arrive-t-il à tous ces quidams, brésiliens plus ou moins connus, au moins dans leur quartier, dont la vie va être chamboulée par un rien ? Marcello Quintanilha est un poète de la narration graphique et très rares sont les exemples de ce médium à laisser un tel vrai sentiment littéraire à leur lecture, même s'il est ardu. Se dire qu'il accompagne tout cela d'un dessin peaufiné hyper réaliste (quelle beauté dans ses noirs et blancs « photographiques ») confine au masochisme, tant il pourrait se contenter des mots. Mais certains ont choisi l'Historietta ou la Bande dessinée comme moyen de communication, et c'est très bien ainsi.
