parution 08 septembre 2010  éditeur Casterman  Public ado / adulte  Mots clés Mondes décalés

Acqua alta T2

L'eau monte à Ultréquinoxe, tandis que la boite introduite clandestinement par le Maire grossit inexorablement. Et si, plus que les institutions, c'était la cité entière qui était menacée ? Fin d'une balade « aquatique » en demi-teinte.


 Acqua alta T2, bd chez Casterman de Schmitt
  • Notre note Yellow Star Yellow Star Grey Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Yellow Star Grey Star Grey Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • dessin Yellow Star Yellow Star Grey Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

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    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

©Casterman édition 2010

L'histoire :

Comme chaque année, Ultréquinoxe devait offrir à ses citoyens et aux autres visiteurs venus du continent, sept jours d’un extraordinaire carnaval. Mais cette secrète cité, source perpétuelle de fantasmes et d’utopies, vit de profonds bouleversements. En effet, en demandant à Luc et Mathieu – deux appariteurs habituellement chargés, avec leurs confrères, de la mise en place de la fête – de lui apporter une boîte, dont le volume varie mystérieusement, le Maire provoque un sacré désordre. Voulait-il s’emparer seul du pouvoir et reléguer à des rôles subalternes Prêcheur, Général et Commission ? Toujours est-il que le jeu des circonstances et le bavardage de nos deux appariteurs conduisent Commission et Prêcheur à prendre la main. Ce dernier s’empare même du fameux cube et change les règles du carnaval. Désormais, dans le quartier forain, trône la gigantesque boîte noire, devenue reine du carnaval. Depuis des jours maintenant, elle engloutit l’ensemble des visiteurs qui se presse à l’invitation du Prêcheur, qui offre à tous citoyenneté perpétuelle et banquet. Aussi inexorablement que l’eau monte dans la cité lacustre, le cube grossit, inquiétant Luc et Mathieu, jusqu’à ce qu’il finisse par faire disparaitre tout le monde. Les deux appariteurs décident alors de gagner le cimetière marin dans lequel le Général s’est retranché : il est certainement le seul à pouvoir intervenir avant que boîte et eau n’aient englouti la cité.

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

Publié en même temps que la première partie, cet épisode 2 ponctue notre navigation dans cet univers humide d’Ultréquinoxe mis en images par des peintures agréablement lavées. S’il ne fallait parler que de l’histoire ou du plaisir procuré par la substance originelle du récit, on ne pourrait guère se montrer emballés. Comme attendu, cette conclusion n’offre, de ce coté, que peu de satisfactions. Tout au plus, le final joue pirouette ou parabole avec malice et nos deux appariteurs à nez rouge se montrent bien plus attachants qu’on ne l’imaginait. A l’inverse, ce projet est perclus de bonnes intentions. D’abord et évidemment, le graphisme, auquel il manque encore un petit quelque chose, mais qui se révèle particulièrement envoutant. En tous cas, au diapason de l’atmosphère onirique, étrange qui nous mène, avec délice, bien loin de notre réalité. Ensuite, il y a les multiples références : la proximité du propos avec La fièvre d’Urbicande (Benoit Peeters – François Schuiten) et plus globalement à celui des Cités Obscures ; une petite touche rappelant Enki Bilal ; un chouya d’Horologiom (Fabrice Lebeault)… Des petits clins d’œil (qui prennent du coup, aussi, le risque d’une comparaison sévère…) en forme d’hommages, construisant lentement l’univers d’une artiste en devenir. Car enfin, c’est bien là que cet Acqua Alta est le plus séduisant : il nous ouvre une porte vers un monde qu’esquisse maladroitement Daria Schmitt (car absence de rythme, un texte souvent plombant, des longueurs, des visites dans la ville ne nourrissant pas le récit…), mais qui semble plutôt prometteur. Oublions l’absence d’une intrigue accrocheuse et ne gardons que l’atmosphère ou la poésie. Cela fait aussi parfois du bien, en bande dessinée.

voir la fiche officielle ISBN 9782203030350