L'histoire :
Alix et ses compagnons mettent le cap vers des terres encore inexplorées par les Romains. Nous sommes au printemps de l’an 8 avant notre ère. Au Sud de l’Armorique, Alix embarque sur le Pythéas. À bord, Titus laisse éclater son enthousiasme. L’impétuosité de la jeunesse se heurte aux mises en garde des plus anciens, rappelant que la traversée aurait pu tourner au désastre si elle avait été tentée trop tôt, en plein hiver. Mais l’équipage tient bon, déterminé à rejoindre le Grand Nord. Sur le navire se mêlent Romains et Celtes. La fougueuse Sertis et le téméraire Nanto voient dans ce périple une manière de dépasser les rancunes, d’apaiser les tensions et de prouver que l’ouverture au monde extérieur peut être une force. Ils espèrent aussi que le retour des statues d’orichalque des dieux atlantes, transportées à bord, aidera à restaurer l’équilibre rompu. Détournées par le passé, ces effigies doivent retrouver leur temple d’origine. Avant de gagner l’inconnu, l’expédition marque un détour par la Bretagne. Suivant les traces d’Osiris, les voyageurs découvrent un alignement de pierres, dressées en cercle...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec ce 16e tome, Alix Senator confirme sa capacité à relier l’héritage classique de Jacques Martin à des thématiques plus sombres et réflexives. L’Atlantide n’est pas seulement une destination exotique : elle devient le miroir de nos obsessions les plus anciennes, celles du pouvoir, de la foi et du désir de tutoyer les Dieux. Cette quête est aussi contaminée par l’orichalque, métal mythique et magnétique. Les statues atlantes rappellent à la fois l’idole et le Veau d’or biblique : objets d’adoration qui fascinent, mais dont l’éclat menace de rendre fou quiconque les contemple trop longtemps. Ici s’incarne le grand thème de la série : la tension entre l’humain et le divin, et le danger de vouloir franchir la frontière. Comme souvent dans Alix, quand l’homme s’approche trop près des dieux, c’est l’équilibre du monde qui vacille, à en perdre la tête. Le temps n'a pas guéri ce désir... Valérie Mangin nourrit son scénario de cette richesse symbolique, multipliant les échos entre mythe, politique et philosophie. Elle creuse un sillon où l’aventure n’exclut jamais la réflexion. Thierry Démarez, lui, déploie une mise en images d’une grande maîtrise : les mers, les tempêtes, les temples de pierre et surtout les statues d’orichalque prennent une présence presque inquiétante, entre majesté et menace. Ce tome 16 se lit donc comme une odyssée où Alix continue d’explorer de nouveaux horizons...