L'histoire :
L’été 1890, un jeune homme se présente à l’entrée de la petite école californienne où officie la vieille institutrice Mary Graves. Il est le petit-fils d’un certain James Reed et demande à celle qui est surnommée « Mary la cannibale », qu’elle lui raconte sa version de la terrible épreuve vécue dans sa jeunesse, le « donner party ». Au départ, réticente de devoir convoquer d’horribles souvenirs, Mary se souvient que tout a commencé à Fort Laramie (Wyoming), en juin 1846. A l’époque, elle, sa sœur et son père, prennent part à un convoi de colons à destination de la Californie, sous une pluie battante. Il est urgent de partir, afin de passer les cols des Rocheuses avant les premières neiges. Un montagnard prévient alors leur guide, Charles Stanton, d’éviter d’emprunter le raccourci d’Hastings, qui n’a selon lui rien d’un raccourci. Néanmoins, la météo pourrie engendre du retard… et le guide choisit tout de même cette option. Mary est alors une jeune femme dotée d’un fort caractère. Elle a deux postulants, le jeune John Snyder et le guide Stanton. Mais un jour, Snyder tente de doubler le chariot du riche James Reed… et leur rivalité aboutit à un stupide accident. En rage, Reed assassine Snyder à grands coups de couteau dans la poitrine ! Il est aussitôt ligoté à la roue d’un chariot. Certains proposent de le pendre… Mary, elle propose qu’on le bannisse…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Parus simultanément, les deux volumes du diptyque de Death mountains retracent une aventure tragique mais authentique de la conquête de l’Ouest américain. Peu connue en France, la tragédie vécue par cette expédition de colons vers l’Eden californien est enseignée dans les écoles outre Atlantique sous le nom de « Donner Party ». Par une météo abominable ainsi qu’une succession d’accidents, de coups du sort et de décisions stupides, cette expédition tourna en effet à la tragédie et à l’horreur : sur 87 personnes au départ, 41 moururent de froid et de faim, après s’être livrées au cannibalisme. Scénarisée par Christophe Bec, l’adaptation prend quelques libertés avec la réalité et la chronologie des faits… mais en gros, l’Histoire est respectée. Le meurtre de Snyder par Reed, l’abandon du belge, la renonciation dans le blizzard à 300 mètres du col… Tout cela est authentique, juste légèrement romancé. Bec appuie son récit sur les souvenirs d’une actrice réelle du drame, Mary Graves, une survivante qui relate les étapes du convoi lors d’un long flashback. Sa narration s’accompagne d’un dessin encré et semi-réaliste, parfaitement en phase avec le registre. La pluie, la boue et les vastes paysages sauvages et enneigés, ainsi que l’austérité des modes de vie chez ces colons, accompagneront agréablement votre lecture. Son seul petit défaut viendrait des expressions de visages des protagonistes légèrement en décalage avec leurs profils psychologiques réalistes. A suivre sur la chronique du tome 2…
