parution 22 octobre 2014  éditeur Casterman  Public ado / adulte  Mots clés Esotérique

La Couleur de l'air

Anders et Esther sont dans un zeppelin et dans une situation des plus périlleuses, au milieu d’un monde détruit par le Coup de sang. Fin de la trilogie écologico-apocalyptique qui alterne le meilleur et le pire d'un maître du 9ème art.


La Couleur de l'air, bd chez Casterman de Bilal
  • Notre note Yellow Star Yellow Star Grey Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Yellow Star Yellow Star Grey Star Grey Star

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    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • dessin Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

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    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

©Casterman édition 2014

L'histoire :

Anders tient un journal de bord audio pour rendre compte de leur incroyable aventure. Il faut dire qu'il a échappé au terrible coup de sang, alors qu'il était à Tanger avec son amie Esther Robles. Alors que la terre se détruisait à vitesse grand V, Esther et Anders ont réussi à attraper le zeppelin Garbage... « Poubelle » en anglais : et pour cause ! L’engin volant contient des déchets nucléaires en son sein. A l'intérieur, ils ont également trouvé deux jeunes sœurs jumelles Louisa et Louissa et un membre de la sécurité, Zibbar. Malheureusement, l'expédition aérienne bat sérieusement de l'aile quand le zeppelin s'écrase contre un piton rocheux. La nacelle de commande a été détruite, tuant instantanément le pilote. Désormais, les survivants doivent utiliser le pilotage automatique. Le zeppelin erre dans le ciel, au grès du vent et de l'énergie solaire. Où va leur mener ce voyage du désespoir et de la survie dans cette poubelle volante qui menace de déverser ses déchets toxiques à tout moment ?

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

Bilal achève sa trilogie du « Coup de sang » sur cet album. Expliquons ce phénomène : la Terre est ici dévastée par une gigantesque catastrophe naturelle et la poignée d’humains survivants tentent tant bien que mal de vivre au milieu d’un endroit totalement désolé. Après la survie sur la glace dans Animal’z puis sur la terre du désert dans Julia et Roem, voici de nouveaux personnages suspendus dans les airs, à l’intérieur d’un improbable zeppelin. L’aspect futuriste de l’histoire est toujours aussi dépaysant et fascinant, sous le trait organique et sidérant de l’artiste. Ainsi, le monde créé par Bilal est aussi beau vu du ciel que vu des autres éléments. D’ailleurs, l’auteur a la bonne idée de réunir tous les protagonistes des différentes histoires du triptyque. Dans une narration éclatée et prenante, chaque destin va finir par se rejoindre, comme si les autres albums n’en formaient plus qu’un. Ce n’est pas la seule originalité de l’opus : Bilal change aussi sa technique graphique à un moment clef de l’album. Exit les couleurs monochromes pour laisser place à une explosion des couleurs, annoncée en couverture et en titre. Le style visuel de Bilal est toujours sublime : lourd de sens et porteur de rêves et de cauchemars. Multipliant les styles et les techniques, Bilal fascine à travers des cases utilisant toujours la pleine largeur des pages. Par-ci par-là, quelques scènes de tension, notamment avec le cavalier cannibale. L’auteur ne ménage pas sa peine. L’album est long et ne repose pas que sur la puissance d’un dessin unique en son genre. Malheureusement, la deuxième partie est un fourre-tout un peu indigeste. Bilal retombe dans ses travers et multiplie les dialogues surréalistes et inutiles. On a constamment des citations d’autres œuvres littéraires (et notamment du Nietzche) qui cassent la narration et finissent par lasser tant le verbiage est pompeux. L’action ralentit jusqu’à ne plus exister. Bilal mélange les genres dans un chaos indescriptible, en une fin mystico-philosophico-religieuse prévisible et pas forcément transcendante. Le texte lui-même devient irritant : à force de vouloir détruire les codes de la narration, Bilal finit par tuer sa propre œuvre. Le projet était pourtant des plus ambitieux dans cette trilogie d’une situation écologique cauchemardesque : un cri de colère d’un auteur marquant qui ne passera sans doute pas inaperçu… un vrai coup de sang !

voir la fiche officielle ISBN 9782203033092