L'histoire :
1898. Souffrant dès la trentaine de sérieux problèmes cardiaques, Thomas Lalande est laissé pour mort sur son lit. Tandis que sa sœur pleure à ses côtés, son esprit s’échappe de son corps et s’enfonce dans un tunnel lumineux. Mais au beau milieu de ce tunnel, un inconnu lui barre la route. C’est le comte Henri de Saint-Jean, décédé mais encore entre deux mondes, qui lui confie la mission de retrouver son assassin. L’esprit de Thomas retourne alors dans son corps et il reprend connaissance, à la stupeur des médecins. Après s’être renseigné sur les E.M.I. (Expériences de Mort Imminente), Thomas débute son enquête sur le meurtre du Comte de Saint-Jean. Sous le prétexte d’une biographie commandée par le défunt, il se présente à sa veuve et s’installe au sein de la somptueuse demeure familiale. Rapidement, il reçoit la visite impromptue du fantôme de Marie, la fille aînée, qui s’est suicidée dans un couvent. Habitué à côtoyer des esprits défunts, Thomas ne se laisse pas impressionner et se fait conduire auprès de Manon, la fille cadette. Immédiatement, il tombe sous son charme…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans ce premier épisode atypique, la mise en scène originale de Thierry Robberecht (L’ennemi) laisse au lecteur le soin de comprendre de quoi il retourne. Thomas Lalande est « le contact », une personne élue pour faire le lien entre le monde des morts et celui des vivants (comme le petit garçon du sixième sens). Si le ressort de cette nouvelle série est à la base fantastique, l’enquête que doit résoudre le héros demeure quant à elle très cartésienne. En dépit de quelques zones d’ombres volontairement mises de côté (comment la lettre de commande du défunt est-elle générée ?), il faut avouer qu’on se laisse prendre par ce scénario intrigant. De son côté, Alain Maury livre un trait clair et précis, fort agréable, très différent de ses réalisations antérieures (5 Schtroumpfs et 4 Johan et Pirlouit). Ce dessin réaliste cohabite avec une colorisation très sobre, aux limites de la bichromie. Ce côté « sépia » tout en finesse, destiné sans doute à mieux ancrer les personnages dans l’époque, ajoute une ambiance de mystère que les encrages seuls ne permettraient pas d’apprécier. De bons débuts.