L'histoire :
Les survivants du gigantesque vaisseau Jupiter sont de retour sur Terre. Ils découvrent une planète vivable, mais sauvage et post-apocalyptique, sur laquelle de petites communautés obscurantistes font régner leur ordre. Ils sont aussi assez confus, car ils retrouvent leur vaisseau, le Jupiter, en ruine sur un littoral, comme échoué et abandonnée depuis des dizaines d’années. Cette Terre est en proie à des perturbations temporelles incompréhensibles. Capturé par une sorte de secte, Mandor est séparé de Beth et il a la grande surprise d’être mené devant… Yss, son amoureuse jadis disparue… qui a vieilli de 20 ans ! Durant ce laps temporel, elle a nourri une sérieuse animosité à son égard. Elle a une main bionique, une famille et elle est mariée au chef de la communauté, Jean d’Orgueil. Ces « intégraux » emprisonnent Mandor avec un codétenu, une sorte de dandy insouciant et philosophe. Ce dernier aide Mandor à s’échapper, en profitant d’une « séquence de retour ». C’est-à-dire quand le temps de rembobine, les éléments matériels se conforment à ceux d‘une autre époque. Pendant ce temps, les autres membres d’équipage retrouvent eux aussi la carcasse du Jupiter et débutent leur exploration…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le dernier volet de la seconde trilogie science-fictionnesque de Rodolphe et Christophe Dubois, chez Daniel Maghen, se teinte largement de métaphysique. Un personnage d’ange se révèle très perturbant (et pas que), tout comme des confusions temporelles dont la mécanique n’est jamais explicitement expliquée (sic)… mais qui interrogent forcément sur la vanité et l’évanescence de l’existence. D’ailleurs, si Rodolphe a le mérite de proposer une fin cohérente et aboutie, il laisse bien des mystères en suspens… ce qui est une habitude dans ses œuvres. Ses lecteurs habitués le savent bien et l’apprécient pour cette caractéristique. Pour autant, suivre le destin tragique de Mandor et de ses proches reste tout à fait accrocheur, notamment grâce aux paysages époustouflants, grandioses et parfois vertigineux (la fin, contre les parois du Jupiter). La complétude de cet univers fait parfois penser au Cycle de Cyan de François Bourgeon, tout en répondant à une thématique durablement dans l’air du temps : la fin programmée de l’anthropocène. La saga se termine ainsi, en 6 tomes, proposant une histoire complète qui ravira les fans de SF.
