parution 29 août 2013  éditeur Daniel Maghen  Public ado / adulte  Mots clés Historique / Policier / XIXème-Victorien

Victor Hugo

Au sortir d’une séance de spiritisme, Victor Hugo quitte son exil politique de Jersey pour enquêter sur la noyade de sa fille dans la France du Second Empire. Un hommage à l’écrivain et une belle reconstitution historique, sous couvert d’enquête…


Victor Hugo, bd chez Daniel Maghen de Gil, Paturaud
  • Notre note Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • dessin Yellow Star Yellow Star Yellow Star Yellow Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

©Daniel Maghen édition 2013

L'histoire :

En raison de son désaccord politique viscéral avec le Second Empire, l’écrivain Victor Hugo s’est exilé sur l’île de Jersey, sous souveraineté britannique. C’est là qu’il rumine l’infinie tristesse suscitée par la mort de sa fille chérie Léopoldine, noyée accidentellement dans l’estuaire de la Seine dix ans plus tôt, alors qu’elle n’avait que 19 ans. Un soir, Hugo rentre d’une promenade mélancolique et solitaire pour découvrir dans son salon un groupe de spirites, composé de son frère Charles, de sa femme Adèle et d’Auguste Vacquerie, le beau-frère de sa fille défunte. Hugo assiste circonspect, sans y participer, aux invocations qui appellent l’esprit de Léopoldine. Soudain, la fenêtre s’ouvre en claquant et un vent de tempête éteint les bougeoirs. Le fantôme de Léopoldine apparait alors quelques secondes et réclame la vérité sur sa mort… Hugo reste bouleversé par cette apparition et par ce qu’elle sous-entend : Léopoldine aurait donc été assassinée ?! Autant par amour pour sa fille que pour lui permettre d’enfin faire son deuil, il décide de mener son enquête. Or pour cela, il lui faut fouler de nouveau le sol de la Métropole française, lui, le proscrit condamné par le régime de Napoléon III pour ses pamphlets virulents. Qu’à cela ne tienne : Hugo traverse la manche et reconstitue par étapes le fil des tragiques évènements de ce 4 septembre 1843…

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

Passionnée d’Histoire, férue de littérature romantique et fille de voyante-médium, la scénariste Esther Gil fait le tour de ses marottes pour composer la trame de ce one-shot astucieux et intéressant autour de la célèbre figure de Victor Hugo. Elle et Laurent Paturaud (son compagnon) au dessin posent une thèse insolite en problématique : l’origine de la mort de la fille d’Hugo ne serait pas accidentelle ! Mais alors, qui est l’assassin ? A-t-on voulu toucher l’écrivain à travers sa fille ? On connaissait Victor Hugo écrivain, poète et engagé politique… On le découvre donc ici aussi dans un rôle insolite d’enquêteur, alors même que le « genre polar » n’en était qu’à ses balbutiements (l’intrigue se déroule en 1853). En creux, Esther Gil aurait aimé savoir ce que l’ardent défenseur de l’abolition de la peine de mort qu’était Hugo aurait fait face à l’assassin de la chair de sa chair. Esther Gil parsème également des protagonistes en clins d’œil, comme autant d’élément ayant inspiré l’œuvre d’Hugo : l’écrivain croise un gamin appelé Gavroche et le sulfureux (et vieux !) Vidocq, qui lui inspira Javert et Jean Valjean. Mais au fond, cette enquête n’est qu’un prétexte emprunté par les auteurs pour nous brosser une peinture assez complète de la société du Second Empire : des mœurs sociales (la mode est au spiritisme !) en passant par le décorum général (costumes, villes, campagnes…), sans oublier quelques détours politiques par le cabinet impérial de Louis-Napoléon, où l’Empereur active sa police, pactise avec les Anglais et lance un certain Hausmann sur de grands chantiers parisiens. Sur tous ces aspects, le dessin réaliste de Laurent Paturaud est richement mis en scène et coloré. Le dessinateur semble à l’aise dans tous les registres, qu’il s’agisse de portraits en gros plans ou des décors spectaculaires (les barricades dans Paris, les fastes impériaux…). Pour ne rien gâcher, l’éditeur Daniel Maghen est avant tout galériste et ne fait donc jamais les choses à moitié : l’ouvrage est grand format, avec une double pagination (91 planches) et un long cahier graphique final… Un bien bel ouvrage !

voir la fiche officielle ISBN 9782356740311