parution 07 mars 2014  éditeur Dargaud  Public ado / adulte  Mots clés Chronique sociale / Policier / Psychologie / Roman graphique

Blast T4

Pourvu que les bouddhistes se trompent

Hébergé par Roland Oudinot et sa fille Carole, Polza attend l’été pour reprendre la route. Des premiers beaux jours qui tisonneront des drames en cascade... jusqu'au dernier. Un chef d’œuvre en 800 pages, brillamment ponctué.


 Blast T4 : Pourvu que les bouddhistes se trompent (0), bd chez Dargaud de Larcenet
  • Notre note Yellow Star Yellow Star Yellow Star Yellow Star

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    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

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  • Scénario Yellow Star Yellow Star Yellow Star Yellow Star

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  • dessin Yellow Star Yellow Star Yellow Star Yellow Star

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©Dargaud édition 2014

L'histoire :

Depuis la mort de son père, Polza Mancini, un écrivain spécialisé dans la gastronomie, a tout quitté pour prendre la route. Au fil de son errance, il découvre ce moment unique qu’il appelle le Blast, une sorte de transe hors du temps qui le débarrasse un moment du poids de son existence. A la suite d’une ultime mauvaise rencontre, Polza est recueilli – pour entre autre être soigné de blessures profondes – par Roland Oudinot et sa fille Carole. Mancini connait Roland : il l’a rencontré lors d’un récent séjour à l’hôpital psychiatrique, dont il vient juste de s’évader. Petit à petit, les blessures physiques cicatrisent et Polza a même la surprise de voir Carole lui montrer de l’intérêt en s’offrant à lui. L’hiver s’est installé et empêche le fuyard de pouvoir reprendre la route. Aussi, il passe ses journées en compagnie de Roland, tandis que Carole travaille dans un supermarché éloigné de 70 km. Mais Roland va de moins en moins bien : il a cessé volontairement de prendre ses médicaments, sa schizophrénie et ses pulsions sexuelles s’aggravent. Polza choisit toutefois de ne pas le juger. Il ne sait pas encore à qui il a réellement affaire...

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

Une dernière fois… Manu Larcenet tire le rideau sur cet incroyable face à face opposant la grasse carcasse de Polza Mancini aux regards mêlés de dégoût et de fascination de deux inspecteurs en charge de son « dossier ». Une dernière fois, Polza émiette, distribue les pièces du puzzle de sa vérité, ponctuée par la rencontre des Oudinot : un ami schizophrène lourdement perturbé sexuellement et sa fille Carole, réellement capable – semble t-il – de se frayer un chemin vers le cœur de Mancini. Trop tard ! On le sait depuis le début : c’est en particulier le sort de Carole Oudinot qui a fait entamer la conversation des deux inspecteurs de police avec Polza Mancini. Deux cranes rasés à blanc, cinq coups de revolver, l’odeur de graisse brûlée, une ultime barre chocolatée… Un denier Blast, une dernière fois… pour que le colosse se retrouve un fusil sur la nuque, la joue plaquée contre l’herbe odorante du jardin. Le reste était écrit d’avance, qui scelle les derniers mots de Polza et donne son titre à cette dernière partie : « Pourvu que les Bouddhistes se trompent… ». Il suffira, ensuite, de se plonger dans un « épilogue » judicieux, reconstruisant avec précision tous les événements pour une autre vérité (et une toute autre appréhension de cette fameuse expérience du Blast). Toute aussi douloureuse… 200 dernières pages aussi magistrales que l’ensemble de la saga. Un travail à la force émotionnelle unique et qui, pourtant, s’interdit de ne jouer que cette partition. Suspense policier, incroyables autopsies des psychologies, mise à mal des morales et de nos convictions, ivresse de l’excès ou du mal de vivre… tout s’entrelace dans un équilibre parfait, déroutant, rassasiant. L’ensemble s’offre même le rare luxe de ne pas frustrer le lecteur : tout est bouclé en une autosuffisance brillante. Le dessin est du même acabit : un noir et blanc expressif, bousculant, imbibé d’expression et toujours créatif, pour se mettre à la hauteur de ce qu’il veut évoquer. Chapeau et merci Monsieur Larcenet !

voir la fiche officielle ISBN 9782205072730