L'histoire :
Sur Terra Secunda, Wismerhill est un Empereur heureux. Il a exterminé ou mis à sa botte tous les seigneurs locaux qui ont osé contester son autorité. Il a renforcé son pouvoir militaire en créant la Garde d'Opale, constituée de guerrières qu'il a dotées d'une pierre aux pouvoirs magiques incommensurables. C'est aussi un père heureux, car lui qui a été privé d'enfance, a des dizaines d'enfants, qu'un sortilège empêche de grandir, de façon à ce qu'il puisse profiter d'eux. Le hic, est qu'une de ses filles lui dit très clairement que cela commence à suffire, parce que cela dure depuis 30 ans... En enfer, le double de Wismerhill, en revanche, va devoir grandir plus vite qu'il ne le pensait. Alors qu'il coule une vie paisible avec sa mère Pazuzu, un démon supérieur, qui est son géniteur, compte faire ce qu'il faut pour que son descendant se révèle enfin digne de lui....
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
François Froideval a été un pionnier de l'essor des JDR en France dans le milieu des années 1980. Il laisse derrière lui une série mythique, au succès phénoménal. Son décès en juin 2025 alors qu'il était en train d'élaborer cet album avec Fabrice Angleraud, avec qui il avait commencé à travailler depuis 1997, a placé l’éditeur dans l'obligation de recourir à une artiste qui connaissait particulièrement bien Les chroniques de la lune noire. Jeanne-A Debats a en effet travaillé sur une novelisation de l’œuvre de Froideval. C'est donc elle qui a été chargée de finaliser les textes et les dialogues de ce volume 23. Et comme un symbole, le père créateur de Wismerhill avait placé le thème de la paternité au centre de cet album. En effet, sur le plan des Enfers, Pazuzu, le démon supérieur père de Wismerhill, refait son apparition et il compte bien éduquer son fils « à la dure », pour que sa nature démoniaque puisse enfin s'exprimer. Une mission qu'il va prendre à cœur et qui portera ses fruits... Dans le même temps, Wismerhill, Empereur de Terra Secunda, va devoir mâter quelques vassaux qui s'émancipent un peu trop de son pouvoir. Mais c'est surtout un conflit avec ses enfants qui va le préoccuper plus que tout. Il est vrai qu'on retrouve tout ce qui caractérise la série : ça pisse le sang, ça mélange allègrement le comique et la tragédie. Mais le thème de la paternité résonne sacrément fort, au moment même où Wismerhill et les lecteurs de la série désormais plus que trentenaire se retrouvent orphelin de son créateur. Et comme il est dans l'ordre de la nature que les enfants survivent à leur géniteur, Froideval avait aussi adressé son souhait, avant de quitter ce monde, que la série se poursuive. Nul ne doute que Dargaud y veillera.