parution 25 janvier 2017  éditeur Dargaud  Public ado / adulte  Mots clés Sentimental / Western

Gus T4

Happy Clem

Las de son respectable commerce de San Francisco, Clem reprend les braquages avec Gratt. Mais il est traqué par un marshal, un fou et perturbé par le comportement de sa fille. Suite (enfin !) d’un western décalé et haletant.


 Gus T4 : Happy Clem (0), bd chez Dargaud de Blain, Sapin
  • Notre note Yellow Star Yellow Star Yellow Star Yellow Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • dessin Yellow Star Yellow Star Yellow Star Yellow Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

©Dargaud édition 2017

L'histoire de la série :

Gus, Clem et Gratt, 3 bandits cow-boy, copains comme cochons, ne vivent que pour leurs histoires d’amour…

L'histoire :

Pour éviter de perdre la main, Gus Flynn a rejoint une bande de bandits, avec pour objectif le cambriolage d’un train en marche. Est-ce le masque sur son visage ou une forme de tétanie inédite qui s’empare de lui ? Toujours est-il que Gus n’est pas à l’aise. Il suffoque, doute, hésite, son trench-coat s’accroche aux branches… Il manque même les deux chauffeurs de la locomotive quand il leur tire dessus. Heureusement, le reste de la bande fait le gros du boulot. Lorsque vient l’heure du bilan et du partage du butin, ils commencent à se foutre de sa gueule. Gus n’apprécie guère. Il les bute tous. Tout le butin est pour lui. Finalement, il est heureux, libéré d’un poids. Il a réussi son retour au gangstérisme. Pendant ce temps, son ancien partenaire et complice Clement Denner, alias Clem, a refait sa vie à San Francisco. Il s’est marié avec Ava, apprentie romancière, et il a une fille, Jamie, en phase de préadolescence tourmentée. En compagnie du troisième larron Gratt, Clem a réussi quelques fructueux derniers braquages de banques, qui lui ont permis de s’acheter une respectabilité et un commerce de quincaillerie. Il a un peu la nostalgie du personnage de « beau bandit » qu’il avait créé et qui avait défrayé la chronique médiatique et judiciaire. Il a même carrément envie de remettre ça avec son pote Gratt. Mais sans Gus, contre lequel il est fâché…

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

Il aura fallu attendre huit ans et deux mois pour pouvoir découvrir la suite des aventures de Gus, Clem et Gratt, un trio original de bandits, au sein d’un western pas comme les autres. L’auteur Christophe Blain s’en excuse presque, expliquant ce laps par d’autres projets comme un certain Quai d’Orsay et son demi-million d’exemplaires vendus. Pour autant, dans ce tome 4, ses bandits attachants ne sont plus vraiment soudés. Gus, qui donne son titre à la série, ouvre le bal avec un prologue indépendant de 10 planches, qui laisse espérer son retour définitif dans le tome 5 à venir. Tout le reste de l’album – soit 91 planches ! – se concentre sur la destinée de Clem, liée entre autre à celle de Gratt. La vie est basique et sans scrupule pour lui : il braque des banques et investit le fric pour s’acheter une respectabilité à San Francisco, pour lui et sa famille. Ce faisant, Blain donne le sentiment de se laisser emmener, voire dépasser par ses personnages sur des sentiers assez peu battus par les archétypes du western. Par exemple, sa femme Ava et sa fille Jamie ne sont pas que des faire-valoir, elles ont des existences propres et développées. Notamment, la préadolescence travaille Jamie, au point de l’amener à avoir des comportements flippants (elle pend ses poupées et organise un racket anonyme auprès de ses camarades) et une acuité insolite. La psychologie de Clem elle-même est peu banale. Il est tourmenté par sa double-vie, par la traque exercée par ses ennemis, par l’idée qu’il puisse arriver malheur aux siens… mais paradoxalement, il se dégage de tout scrupule pour continuer à être un pur gangster. Côté inspirations, Blain s’alimente tantôt du traumatisme authentique de Phineas Gage (visitez Wikipedia !), puis caricature tantôt de grands noms du western : Robert Duval, DeForest Kelley ou Gene Wilder. Sa narration file à vive allure. Blain fait montre d’une rare maîtrise de l’ellipse et de la mise en scène. Moderne, dynamique, son dessin reste un exemple d’efficacité dans le registre.

voir la fiche officielle ISBN 9782205067767