parution 18 février 2011  éditeur Dargaud  Public ado / adulte  Mots clés Policier

La Commedia des ratés T1

Un jeune émigré italien hérite curieusement d’une parcelle de vignoble au pays, qui suscite bien des convoitises. Première partie « stylée » d’un polar en diptyque, savoureusement intriguant, adaptée d’un roman de Benacquista.


La Commedia des ratés T1, bd chez Dargaud de Benacquista, Berlion
  • Notre note Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Yellow Star Yellow Star Yellow Star Yellow Star

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  • dessin Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

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©Dargaud édition 2011

L'histoire :

Comme chaque dimanche, ou du moins la plupart, Antonio Polsinelli quitte son appartement parisien pour venir manger les pâtes chez ses parents, à Vitry-sur-Seine. Cette famille d’immigré italiens a gardé de vieilles traditions et vit en communauté dans ce quartier. Ce jour là, en repartant, Antonio tombe sur Dario Trengoni, une vieille connaissance d’enfance, qu’il aurait préféré éviter. Dario le guette ici depuis plusieurs jours et il lui demande un service : écrire une lettre pour lui, à une certaine madame Raphaëlle, car il n’est guère lettré. Bon grès mal grès, Antonio s’exécute et arrange une « dictée » décousue et un peu pathétique, même s’il n’y comprend rien. Il est question d’un remboursement, d’un club, de remerciements, mais aussi (un peu) de sentiments… Cette lettre bizarre terminée, Dario libère Antonio. Quelques jours plus tard, Antonio apprend que Dario a été assassiné. Enterrement, tristesse communautaire et enquête de police… Interprète pour la mère du défunt auprès des autorités, Antonio passe sous silence cette histoire de lettre et de Raphaëlle. Mais il remarque l’adresse d’un club privé, présente sur moult crayons et briquets. Il s’y rend et découvre que Dario faisait le gigolo. Madame Raphaëlle, sa cliente la plus régulière, le repère alors et l’embarque dans une voiture de luxe. Chez elle, elle lui explique une curieuse situation : Dario, ce vague ami d’enfance, a fait de lui son héritier ! Il lui a légué une petite parcelle de vigne en Italie, d’où l’on tirerait forcément du mauvais vin. Pour comprendre, Antonio se rend sur place et découvre que ladite parcelle, toute pouilleuse qu’elle soit, suscite bien des convoitises. Mais pourquoi ?

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

Cela débute doucement, comme une chronique sociale dans un quartier d’immigrés italiens de la banlieue parisienne… Et puis la problématique tombe et ferre définitivement le lecteur : pourquoi Dario a-t-il été assassiné ? De quel coup fumant Antonio a-t-il hérité ? Quel rendement génial cache donc cette chiche parcelle de vignoble italien ? Autant vous prévenir d’emblée : aucune réponse à ces questions ne sera apportée dans le premier tome de ce diptyque, qu’Olivier Berlion adapte d’un roman de Tonino Benacquista. Il faudra attendre la suite, annoncée pour paraître également en 2011, pour comprendre la mécanique du mystère… Connaissant le talent de Benacquista, il y a peu de chances qu’elle déçoive. En attendant, de France en Italie, le suspens fonctionne à plein rendement, distillant indices et personnages secondaires de très agréable manière. Judicieusement, Berlion reprend (en partie) nombre répliques et textes « stylés » de Benacquista, afin de respecter l’arôme du ton initial (la recette de Bianca est un moment d’anthologie !). Le récit est aussi entrecoupé de brefs flashbacks, éclairant les activités du père d’Antonio durant la seconde guerre mondiale, sans qu’on sache, pour le moment, si cela participe d’une parenthèse didactique sur la diaspora italienne ou d’une clé du mystère. Sur le plan artistique, les fans de Berlion ne seront guère dépaysés : l’auteur emprunte ici son style encré (puis colorisé à l’aquarelle), couché sur le papier avec spontanéité. Antonio a des airs de Tony Corso (la série « régulière » de l’auteur, excellente !) et Bianca de Rosangella (un one-shot poignant, tout aussi réussi). Bref, cette mise en bouche chambrée et tannique devrait encore se bonifier avec la seconde bouteille…

voir la fiche officielle ISBN 9782205063554