parution 18 septembre 2020  éditeur Dargaud  Public ado / adulte  Mots clés Thriller

La Fuite du cerveau

Le médecin légiste qui autopsie Einstein s’empare en catimini de son cerveau ! Pour faire avancer la science ? S’ensuit un road-movie burlesque et ésotérique auquel participe le fantôme d’Albert. Original et fun, même si un peu longuet.


La Fuite du cerveau, bd chez Dargaud de Gomont
  • Notre note Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

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    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Yellow Star Yellow Star Grey Star Grey Star

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  • dessin Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

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©Dargaud édition 2020

L'histoire :

Le 18 avril 1955, le professeur Albert Einstein meurt à l’hôpital de Princeton, en Californie. Thomas Stolz, médecin pathologiste, est alors en pleine tentative de séduction sur sa collègue Marianne Ruby, jeune et séduisante neurologue. Il est dérangé en pleine conclusion de sa besogne par son directeur, qui réclame une autopsie immédiate du professeur. Les journalistes ont en effet pris d’assaut le hall de l’hôpital, ils veulent savoir ce qui a ramené le plus grand génie de l’Histoire de l’humanité à sa condition de simple mortel. Voilà donc Stolz face à la dépouille d’Albert, qui attrape son scalpel et officie. Rapidement, il conclut par une rupture d’anévrisme situé sur l’aorte, donc à une mort naturelle. Mais soudain, il a une idée folle. Ce génie d’Einstein a forcément un cerveau hors norme, dont l’étude poussée conduirait sans doute à faire avancer la science. Stolz s’assoit alors sur son éthique et congédie son assistante. Une fois seul, il trépane Einstein, lui retire son cerveau, pour le préserver dans un bocal, dans l’idée d’en soumettre l’analyse approfondie à Marianne. Puis il rend le corps aux pompes funèbres et part donner sa conférence de presse. La journée terminée, il récupère le soir venu en catimini le bocal contenant le cerveau d’Albert et rentre le planquer chez lui. C’est au moment où il cherche un endroit protégé dans sa cave, que le professeur se matérialise à côté de lui, fumant sa pipe malgré la boîte crânienne fendue et vide. Albert comprend et encourage tout à fait l’idée de Stolz. Cette initiative tombe bien, car il avait justement du travail en cours et ça l’ennuyait de tout laisser en plan…

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

Il est tout à fait authentique que le cerveau d’Einstein a été prélevé au moment de son autopsie par son médecin légiste, sans le consentement préalable du célèbre physicien. Ce cerveau fit d’ailleurs récemment l’objet d’une étude réelle (en 2013). C’est à partir de cette anecdote que Pierre-Henry Gomont tisse cette farce dont l’action se passe en 1955, et qui tient tout autant du thriller en road-movie que du Vaudeville ésotérique et rocambolesque. Notre personnage principal est le légiste, ici appelé Thomas Stolz ; et si son éthique est effectivement douteuse, son intention est louable : faire avancer la science, grâce à l’étude poussée du cerveau d’Einstein. Bon, certes, il commet aussi ce chapardage hallucinant par amour, afin que la belle Marianne, neurologue de profession, puisse décrocher un Nobel. Cet excellent point de départ vire alors à la farce lorsque le fantôme d’Einstein – trépané et décérébré – s’en mêle et participe de sa propre fuite dans le mur. De son verbe élégant, distribué entre narratifs littéraires et dialogues comiques, PH Gomont s’amuse comme un fou-fou à alterner les situations burlesques, les moments de perdition, les flashbacks, les métaphores imaginaires, en un thriller léger et… interminable. Car au final, il ne se passe pas grand-chose de concret au cours de ces 192 pages, qui délayent la sage et inéluctable finalité en répliques savoureuses. Quelques notions de neurologie sont cependant émises (quid de la densité des cellules gliales, situées entre les neurones ; et des épines sur les dendrites ?). Le dessin très stylisé, expressif, d’un dynamisme franquinien, joue beaucoup dans le plaisir de lecture. Il se complète d’une colorisation sobre, qui alterne sur des teintes fifties les lavis, crayons de couleurs et trames de points. Le mystère Einstein perdurera longtemps…

voir la fiche officielle ISBN 9782505083603