L'histoire :
Mars 1968. Toine et le Grizzli se baladent sur les planches de la plage de Deauville. Quelques heures plus tard, Toine a rendez-vous dans le haras de Bubu, une veille connaissance. Ce dernier a un souci et ne peut aligner ses chevaux dans les courses du jour : sa fille de 21 ans a été enlevée la veille. Dans la matinée, un type s’est pointé auprès de Bubu et lui a demandé de céder son écurie ou de raquer un million de francs d’ici trois jours. En attendant, ils veulent que ses chevaux ne gagnent rien. Ces derniers temps, sa fille s’est trouvée un amoureux, Adrien, un homme poli, bien sapé, avec des manières, qui vit avenue Kléber, mais qui semble bien hypocrite. Bubu demande à ses deux amis de le retrouver pour savoir s’il sait où est sa petite. Embarrassés à l’idée de replonger dans des eaux troubles, les 2 compères ne vont pas longtemps hésiter pour rendre service à une vieille connaissance.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’ancien boxeur le Grizzli et son acolytes Toine, qui s’étaient rangés des voitures et rachetés une conduite, vont reprendre du service pour aider un ami. Ce dernier, dont les affaires ne sont certainement pas très claires, ne peut pas faire appel à la police pour retrouver sa fille et se venger de celui qui lui demande une rançon exorbitante. Avec le Grizzli, c’est une plongée dans le monde des malfrats parisiens de la fin des années 60. Cette histoire de gangsters reprend les codes du genre. On se délecte des dialogues en argot de ces gros bras qui ont toujours la clope au bec, qui trainent parfois avec des maquerelles au langage tout aussi fleuri. Evidemment, les 2 comparses qui ont la classe n’ont pas peur de froisser leurs impers en défonçant des portes et en donnant quelques gifles. Le scénario de cette histoire de gangsters peut sembler classique, mais il est drôlement efficace avec un dénouement choc. Si le scénario est très bien échafaudé, il est également servi par un dessin soigné qui nous plonge dans l’ambiance des années 60-70 de manière époustouflante, notamment en reproduisant les voitures de l’époque ou encore les tenues et coiffures à la mode. Vous allez en prendre plein les mirettes. A n’en pas douter, Georges Lautner et Michel Audiard auraient apprécié cet album.