L'histoire :
Dans plusieurs siècles, des noyaux de civilisations néo-féodales ont resurgi après une apocalypse nucléaire mondiale. Dans ce contexte, Blanche, l’héritière de Cocto-Citadelle, une cité-usine située globalement dans le Jura actuel, s’est très éloignée du royaume de son père, le conte Cocto, dont elle est l’héritière. Or Cocto a été blessé lors d’une joute en VTT et il a besoin d’être urgemment plongé pour 3 semaines dans une bulle amniotique de régénération génétique. En l’absence de Blanche, c’est le frère de Cocto, le Marquis des Aulmes, qui assure la régence. Or l’accident de Cocto, tout comme l’éloignement de Blanche, participent d’un vaste complot. Le Marquis des Aulmes profite en effet du pouvoir pour convoquer 3 royaumes concurrents, prêts à acheter Cocto-citadelle. Avant d’être mis en stase, Cocto a toutefois pris soin de demander à un activiste forestier, Paul Greem, de retrouver et ramener sa fille, alors qu’elle s’est sans doute enfoncée dans les impénétrables terres des Animas. Greem retrouve Blanche et ses amis au juste moment pour la sauver d’un guet-apens d’hommes-cochons payés par le Marquis pour assassiner l’héritière du trône. Greem se présente à Blanche et lui explique la situation politique tendue. Ils vont devoir retraverser la forêt vers Cocto-Citadelle, alors même que la nature semble soudainement dotée d’une conscience quelque peu belliqueuse…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Fred Duval et Philippe Scoffoni reprennent et terminent en diptyque leur étonnante saga post-apocalyptique qui ose mélanger technologies génétiques du futur et organisation féodale, dans un contexte de complot politique retors. On vous la fait courte : un activiste écolo doit sauver l’héritière d’un trône d’une tentative d’assassinat majeure organisée par son oncle cupide, afin que ce dernier puisse vendre pépouze au plus offrant le royaume, à la pointe de la génétique. Or ce contexte affairiste se double dans ce second volet d’une autre problématique, environnementale et périlleuse : la nature se rebelle, comme dotée d’un réflexe d’auto-défense face à une humanité sur le point de réitérer son autodestruction. Faites confiance à Duval pour livrer une aventure riche en intrigues, sensée dans le fond, prompte à tout narrer en cohérence et qui réserve cependant son lot de révélations inattendues. La thématique futuro-écologique est de plus en plus présente dans l’œuvre de l’expérimenté scénariste (de Carmen McCallum, Jour J, Travis, Renaissance…). Scoffoni déroule quant à lui une griffe réaliste légèrement moins peaufinée qu’à l’accoutumée, mais tout de même toujours précise dans ses compositions, idéalement équilibrée et surtout immergée dans les teintes vertes et ocre. Lorsque l’Homme nuit à la nature, il parait assez juste que la nature ne se laisse pas faire et tente d’absorber l’Homme.
