L'histoire :
Sylvain et Sylvette traversent la campagne à dos de leur âne Gris-Gris vers le château de Castel-Bobêche, afin de rendre visite à leur ami savant. Tapis dans un bosquet, Renard fulmine, car ils ont auparavant pris soin de protéger leurs petits animaux dans la remise de leur chaumière. Néanmoins, attiré par l’odeur de la tarte à la rhubarbe de Sylvette, Renard suit à distance les « garnements ». Sylvain et Sylvette arrivent au château au moment où une luxueuse décapotable bleue en sort en trombe. A l’arrière, un grossier personnage en smoking blanc enguirlande son chauffeur Joe, qui éternue tout le temps. Sylvain et Sylvette découvrent alors le savant en colère : il vient encore de faire déguerpir un promoteur qui insiste pour lui acheter son château. Ce satané Bill Dozer argue que le château commence à se délabrer pour forcer le savant à lui vendre Castel-Bobêche une bouchée de pain. Mais lui vivant, le savant refuse de céder le patrimoine de ses ancêtres ! Il vient d’ailleurs de prendre une grande décision : rénover Castel-Bobêche ! Mais le hiatus, c’est de trouver les fonds. Sylvain a alors une idée : et pourquoi ne pas organiser une grande fête médiévale ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Créés en 1941 par Maurice Cuvillier et repris par Jean-Louis Pesch à partir de 1956, Sylvain et Sylvette sont désormais dessinés par Albaire et scénarisés par Belom. Afin que leurs gros sabots et leur ruralité extrême ne dénotent pas trop avec notre année 2020, les aventures du duo prennent toujours pour contexte les années 40 et 50. En témoignent les vieilles voitures, la radio TSF et les animations villageoises qu’on découvre à la fin de cet opus. On retrouve évidemment la lubie permanente des compères Renard, Loup, Ours et Sanglier : bouffer les petits animaux des « garnements ». Mais en sus, vient se greffer cette fois les manigances d’un promoteur peu scrupuleux, qui veut acheter le château de Castel-Bobêche en ruines à moindre coût. Cet édifice médiéval est récurrent dans les aventures de Sylvain et Sylvette. A raison, car il évoque des aventures chevaleresques et héroïques auprès du jeune lectorat, auquel s’adresse cette série culte. L’épisode se réserve évidemment aux plus jeunes parmi les plus jeunes, eut égard à la ringardise des affaires et du vocabulaire (paltoquet, cuistre…). Les manigances et les résolutions sont également terriblement nigaudes, assurément bon-enfant mais d’un autre temps…Au dessin, Albaire respecte lui aussi la charte archi classique de Cuvillier et Pesch. Les personnages toujours souriant sont un peu figés, ils évoluent dans une déco simple, colorée et lumineuse, et leurs déplacements sont clairement ampoulés. Cette série anachronique perdure, suscitant le bonheur des gourmands aux madeleines de Proust et la stupeur des modernes.
