L'histoire :
Betsy est une jeune fille de 11 ans qui vit avec ses parents. Ce sont des gens bien, mais ils sont très rigoureux et catégorisent tout selon trois principes : l'inutile, le nécessaire et l'indispensable. Éliminer l'inutile est dans les choses indispensables. Limiter le nécessaire est également indispensable. Betsy a donc peu de marge de manœuvre, elle ne peut se faire plaisir et profiter de la vie. Elle est perçue par ses camarades de classe comme un extraterrestre qui ne fait rien comme eux. Un jour, elle a reçu un cadeau de noël par une tante d'Amérique : une console de jeux vidéo. Mais ses parents ont refusé qu'elle y joue : les jeux sont trop chers et trop violents. Alors elle l'a regardée et s'est imaginée jouer avec. Elle a même projeté les amis avec qui elle aurait pu partager ce moment. Un jour, elle ose énoncer son rêve : elle voudrait un chat ou un chien, un animal qui serait content de la retrouver et pourrait se blottir contre elle. Ses parents lui disent non. Ils n'en ont pas besoin. Un soir après l'école, alors qu'elle rentre à vélo, elle percute un chien qui traverse. Elle pense que sa mère va être furieuse qu'elle ait abîmé sa jupe, et se lamente d'avoir blessé le pauvre chien. Elle a alors une étrange sensation, l'impression d'entendre la voix du chien...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Stephen Desberg, scénariste prolifique, s'est déjà associé à Teresa Martinez, dessinatrice, pour la série Ecoline. Ils réitèrent une collaboration autour de ce one-shot jeunesse, Betsy. Celui-ci s'ancre quelque peu dans la lignée d'Ecoline par son sujet. Nous suivons ici Betsy, une adolescente différente des autres, de par son éducation et ses parents. Elle ne rêve que d'une chose : avoir un animal de compagnie... or c'est interdit à la maison. Après un accident où elle percute un chien, elle s'aperçoit qu'elle a acquis la faculté de comprendre les animaux et se faire comprendre d'eux. Elle se pose alors de grandes questions : que pensent-ils réellement de la nourriture que les humains leur servent à chaque repas ? N'y aurait-il pas moyen d'être plus à leur écoute et d'améliorer cela ? L'héroïne est attachante, elle veut faire le bien à tout prix autour d'elle, elle chérit les animaux. Mais elle va vite se rendre compte des limites imposées par la société de consommation. Tout n'est que profit ; les adultes, les investisseurs, les commerciaux ne pensent qu'à faire de l'argent, à aucun moment ils ne prennent en considération le bien-être animal. Avec douceur, les auteurs questionnent ainsi les liens entre humains et animaux. Le dessin est soigné, offrant de belles planches détaillées, avec des couleurs douces. Comme une impression de renouer avec les premiers films d'animation.
