L'histoire :
Cromwell Stone gravit à toute allure le sentier escarpé qui mène à la demeure d’une vieille connaissance. Il sait qu’une entité le poursuit et menace sa vie. Tout a commencé de nombreuses années plus tôt, à la suite d’une mutinerie. Cromwell et les autres passagers d’un navire furent abandonnés dans un canot sans vivres. Miraculeusement rescapés, ils prirent l’habitude de se réunir chaque année à la date anniversaire du drame. Mais au fil du temps, les survivants disparurent les uns après les autres dans des circonstances étranges. Alors qu’ils ne sont plus que trois, Cromwell se rend chez l’un d’eux, dans sa résidence secondaire, peu avant leur nouvelle rencontre. Mais sur place, il ne trouve personne, seulement un voisin au comportement suspect et une demeure inquiétante, où une pièce close résiste obstinément à toute tentative d’ouverture. Pour Cromwell, l’heure est venue d’affronter les mystères qui entourent cette histoire, et qui continuent de le hanter des années plus tard.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le chef-d’œuvre d’Andreas revient dans une édition intégrale qui réunit les trois récits consacrés au mystérieux Cromwell Stone. L’occasion idéale de plonger dans cet univers cryptique, où l’ombre de Lovecraft et parfois celle d’Edgar Allan Poe planent. Ici, l’horreur prend des dimensions cosmiques, insaisissables, laissant au lecteur une impression de vertige. Si cette intégrale permet d’apprécier toute l’ampleur de la saga, elle conserve une fin ouverte, refusant de livrer une conclusion définitive. L’atmosphère, elle, demeure implacable, Cromwell et les autres personnages semblent piégés dans une spirale infernale dont ils ne peuvent s’échapper, et ce sentiment d’oppression gagne peu à peu le lecteur. Le dessin, remarquable, joue un rôle essentiel dans cette immersion. Le trait d’Andreas, extrêmement détaillé et dominé par les aplats noirs et un foisonnement de hachures fines. Chaque planche dégage une impression suffocante. Les personnages, quant à eux, sont d’une expressivité saisissante, leurs visages reflètent avec intensité la peur et l’horreur qui les rongent.