L'histoire :
La jeune et ingénue Gwendoline est en course pour la Gold Cup. Dans cette histoire, si la fille se marie avant l’âge de 21 ans, elle héritera d’un demi-million. Mais elle ne le sait pas. Attiré par cette coquette somme, Sir d’Arcy décide de monter un plan un peu foireux pour lui piquer cet héritage. Problème : il lui faudra s’allier avec une roturière. Sir d’Arcy en profite donc pour kidnapper l’angélique Gwendoline, la bâillonner et la ligoter avant de l’enfermer dans une cabane isolée dans les bois. Une autre femme, U69, va pourtant venir à sa rescousse pour tenter de la libérer. Mais attention, la perverse comtesse M, alliée de Sir d’Arcy, redouble de vigilance… Des filles ligotées prises au piège de situations abracadabrantes ou sous l'emprise de cruels geôliers, voilà ce qui attend notre tendre et innocente Gwendoline…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après la réédition en 2011 de Gwendoline, la princesse perdue sort le deuxième tome des aventures de la naïve et belle blonde. Encore une réédition chez Delcourt Erotix (pour changer), avec quelques raretés pour attirer le chaland. L'opus regroupe cinq histoires achevées ou non, complétées par les dessins de John Willie. L’auteur, maître de l’érotisme élégant, y déploie une nouvelle fois sa fascination pour le corps féminin sous toutes ses coutures : menottées, ligotées, muselées, corsetées, les femmes doivent se délivrer de leurs chaines pour mieux les retrouver, aidées en cela (ou pas) par des personnages munis de cravache ou de menottes… Côté scénar, on a le droit à des récits volontairement idiots et hautement comiques, rappelant d’ailleurs les histoires les plus caricaturales du porno, où dialogues de pacotille côtoient situations grotesques et retournements improbables, comme seul sait en offrir un vieux feuilleton désuet. Sauf qu’ici, l’absurdité est complètement assumée, au même titre que l'obsession pour les formes arrondies entravées. Si bien qu’au lieu d’être malsaines, ces historiettes lues au second degré deviennent drôles, risibles et inoffensives. Reste enfin l’élégance virtuose du trait de John Willie qui, sans avoir pris une ride ou presque, affiche une forme de candeur rétro plutôt séduisante. Esthètes fétichistes, adeptes de talons aiguilles et amateurs de bondage devraient y trouver leur bonheur. Les autres auront aussi le droit de trouver cela ennuyeux. Et enfin, il en reste un qui aurait un gros béguin pour Gwendoline. Eh, mec, sois pas stupide, c’est de la bande dessinée !
