parution 04 mai 2011  éditeur Delcourt  collection Neopolis
 Public ado / adulte  Mots clés Historique / Mondes décalés / Politique / Uchronie

Jour J T6

L'imagination au pouvoir

En mai 68, de Gaulle se tue, une guerre civile éclate. 5 ans plus tard, un revenant assouvit sa vengeance, sur fond de renaissance politique psychédélique. Une version alternative culottée mais bancale aux seventies françaises…


 Jour J T6 : L'imagination au pouvoir (0), bd chez Delcourt de Pécau, Duval, Mr fab, Fernandez, Manchu, Blanchard
  • Notre note Yellow Star Yellow Star Grey Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Yellow Star Grey Star Grey Star Grey Star

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  • dessin Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

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©Delcourt édition 2011

L'histoire :

Contrairement à tout ce qu’on vous a dit, la révolution de mai 1968 ne s’est pas terminée par le maintient du gouvernement gaulliste. Retour sur les faits. Cette nuit là du 31 mai, sur ordre de l’Elysée, le directeur de la banque de France tente un super braquage de 200 millions, en passant tout simplement par le métro. Dans une galerie, ils tombent néanmoins dans un traquenard armé : les rebelles font un carnage et s’emparent du butin. Dans les jours qui suivent, la grève générale et étudiante dégénère dans les rues… or de Gaulle meurt dans le crash de l’hélicoptère qui l’emmenait à Baden-Baden ! Le général Massu tente bien de libérer Paris avec ses chars, mais de jeunes internationalistes venus de l’Europe entière se font un devoir de broyer son infanterie avec de simples lance-rockets. 5 ans plus tard, la société française s’est trouvée profondément bouleversée. Un mouvement artistique de contre-culture psychédélique a pris une ampleur dingue : le moindre monument hausmanien se trouve relooké avec des excroissances futuristes arrondies et les mœurs hippies ont pris le dessus : la butte Montmartre accueille des vaches, on élève des poules dans les rues… La France est dirigée par une coalition politique, parmi lesquels François Mitterrand et Jacques Chirac, avec un certain Daniel Cohn-Bendit comme conseiller spécial… Une sixième constitution est à l’ébauche, mais surtout, c’est « l’imagination » qui est au pouvoir ! Dans ce contexte de renouveau kitsch et un peu bordélique, un homme sort de l’hôpital…

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

Cette 6ème uchronie autonome de la série Jour J propose une alternative amusante à l’authentique contexte sociopolitique français des années 70, en lui appliquant un psychédélisme exacerbé issu de la révolution de mai 1968. Et si de Gaulle s’était crashé en allant à Baden-Baden ? Et si une vraie guerre civile avait découlé des manifs de mai 68 ? Et si le pouvoir renaissant s’étayait sur une nouvelle façon de gouverner ? En trame de fond, les scénaristes Fred Duval et Jean-Pierre Pécau imaginent un braquage culotté et foiré (via métro) et la revanche tardive d’un complice spolié. Mais le véritable intérêt de ce one-shot réside dans la fantaisie politique globale. Car les protagonistes se nomment ici François Mitterrand, Jacques Chirac, Daniel Cohn-Bendit, Serge July, Bob Woodward… donc pas franchement des inconnus ! Pour autant, oubliez tout prosélytisme : ces grands noms jouent ici des rôles trop fantaisistes pour relever de la satire. Cette drôle d’histoire parallèle parlera essentiellement au quinquas et aux sexas d’aujourd’hui, qui ont vécu les évènements de mai 1968. Les trentenaires et les quadras trouveront aussi truculent diverses épisodes et répliques fameuses détournées de l’authentique scène politique. Enfin, pour les plus jeunes, il s’agira d’avoir suivi un cours d’Histoire assidu sur le dernier quart du XXe siècle pour espérer y piper quelque chose. Un autre bémol, propre à tout scénario signé Pécau, ressurgit encore : la volonté de vouloir caser trop de références, qui ne parleront pas au plus grand nombre et appesantissent la narration. 62 planches, c’est en effet un peu court pour métamorphoser un maximum d’anecdotes d’époque sous un autre jour, tout en rythmant une intrigue. A contrario, certaines séquences paraîtront saugrenues (Mitterrand et ses potes qui éclaboussent des portraits géants de chefs d’état). Enfin, n’oublions pas le dessinateur, Mr Fab, qui après un joli tome de Spyder, offre ici aussi une prestation semi-réaliste plus qu’honorable, étant donné le rythme particulier de la narration. Son Paris néo-déco est crédible, ses caricatures reconnaissables et sa gestion des flashbacks (avec un effet de trame) originale et adéquate. Bref, un album en demi-teinte : audacieux mais narrativement bancale…

voir la fiche officielle ISBN 9782756024783