L'histoire :
Dès son plus jeune âge, Océanerosemarie sait qu'elle n'a pas les mêmes préférences sexuelles que ses copines de classe. Des couples de poupées femmes plutôt que des personnages masculins, une fixation complète sur une ado de son âge dans sa période lycée, pour parvenir finalement à ce que son entourage accepte ce qu'elle sait depuis de nombreuses années : elle est lesbienne. Mais ce n'est pas tout d'assumer son orientation sexuelle, il faut aussi pouvoir les vivre en vrai. Et les difficultés sont alors nombreuses sur le parcours de la jeune fille. Les clichés du genre, de la coupe de cheveux au look vestimentaire obligatoire, les boîtes spécialisées, pas mal de choses qui la rebutent et l'attirent à la fois. Sans compter les copines hétéro, incroyablement nombreuses, finalement, qui lui racontent invariablement le petit frisson homo de leur adolescence. Ou celles qui pensent pouvoir la plonger dans les bras d'un homme torse nu, sûr de son charme. Océane n'a pas du tout l'intention de devenir hétéro, même si sa vie de lesbienne est parfois bien compliquée...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il y a peu d'états d'âme mais beaucoup d'autodérision dans cet album en forme d'autobiographie légère à la première personne. Racontées comme des témoignages vécus, les expériences d'Océane sont analysées avec un recul qui leur donne un côté amusé, comme observées par une personne qui aurait beaucoup mûri. Il ne faut pas attendre de ce journal d'une vie ramenée à ses rencontres intimes, une profondeur particulière, ni un militantisme pour la cause lesbienne. Au contraire, l'auteure se permet des clichés à la limite du macho lorsqu'elle dépeint des femmes aux allures de garçonnes ultra marquées, blouson de cuir et moto à la clé. La matière première de cet album est le one-man-show d'Océanerosemarie, dont certains dialogues sont repris ici à la virgule près, avec les limites que rencontre la mise en image d'une vraie performance de scène. Les paroles de Mylène Farmer à la sauce yaourt sont hilarantes lorsqu'elles sont jouées sur scène, plus difficiles à apprécier dans leur version BD. Il faut néanmoins saluer la mise en image assez habile de Sandrine Revel, qui parvient à créer en quelques coups de crayons des visages crédibles, dont celui de l'héroïne. La très grande drôlerie du spectacle devient ici un simple sourire amusé. Une succession de scènes sans fard, dans la vie d'une femme qui dit tout de ses plans drague. Mais qui donne très envie de voir le spectacle en vrai !
