L'histoire :
Nikita, une jeune pigiste pleine d’ambition, se rend chez François, un ancien grand reporter plusieurs fois primé. L’entrevue démarre mal. François la prend pour une vendeuse en porte-à-porte, voire une évangéliste, et la met dehors sans ménagement. Mais lorsqu’il comprend que Nikita pourrait lui permettre d’obtenir le financement nécessaire pour un voyage à Cuba, où il espère interviewer Fidel Castro grâce à d’anciennes relations professionnelles, il change soudain d’attitude. Suivant les conseils de François, Nikita tente de convaincre son rédacteur en chef de financer le reportage. Mais les négociations tournent court et elle se fait renvoyer. Ironie du sort, ce sont les indemnités de licenciement qui lui permettent d’acheter deux billets pour Cuba. Arrivés sur place, c'est un coup de théâtre : Castro vient de mourir. L’interview historique n’aura donc pas lieu. Les deux journalistes vont alors tenter de sauver leur voyage et peut-être leur carrière, en cherchant un nouveau scoop autour des funérailles du Líder Máximo.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le Lion de Guantánamo s’appuie sur des faits historiques pour construire une fiction qui sonne presque vraie. Les auteurs brouillent habilement la frontière entre réalité et invention, non pas pour raconter une simple anecdote journalistique, mais pour offrir une véritable plongée dans l’histoire sociale et politique de Cuba. Derrière ce faux reportage, c’est surtout un road trip à travers l’île que l’on découvre, où chaque étape apporte son lot de rencontres, de galères et de situations improbables. Une succession de péripéties qui, sous leurs airs de comédie, dessinent un portrait sincère et attachant d’un pays complexe, marqué par ses contradictions et sa vitalité. Plus qu’un récit d’aventures, Le Lion de Guantánamo est avant tout un hommage. Hommage à un mode de vie, à une façon de penser, à une culture que les auteurs semblent profondément apprécier, comme en témoignent les mots touchants qui clôturent l’album. Le dessin, à l’aquarelle et au crayon pastel, baigne l’ensemble dans une chaleur vibrante. Les couleurs éclatantes, les textures légères et la lumière omniprésente restituent à merveille l’atmosphère cubaine : vivante, chaotique et ensoleillée.
