L'histoire :
A Granpierre, un village d’une centaine de maisons, il pleut. Et il pleut beaucoup, sans arrêt depuis des jours et des jours. Les habitants commencent à s’inquiéter de la montée des eaux. Quand cela va-t-il cesser ? Les auditeurs de la « Radio Village » appellent Martin qui tient le micro pour lui demander… mais bien évidemment, il n’en sait rien ! Les anciens du village surveillent le repère de la précédente grande crue de la rivière, en 1989… ça y est, il a été dépassé. Les enfants sont excités par la catastrophe, bien que la rivière ait déjà « avalé » leur installation de moulin et de château qu’ils y avaient construits. Mais avec l’inondation en cours, pas la peine de faire ses devoirs : l’école va fermer, de toute façon. Plutôt que de les laisser glander dans les locaux de l’antenne locale, Martin leur propose d’aller aider leur maîtresse Mme Meynard à sauver les livres et les meubles qui peuvent être mis hors d’eau. Tandis qu’ils s’affairent à sauver leur école, le vieux père Marcel perd les pédales et annonce en hurlant dans la rue détrempée la fin du monde, comme du temps du déluge qui a obligé Noé à construire une arche…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après avoir adapté les romans La ferme des animaux de Georges Orwell et Le Voyage au centre de la Terre de Jules Verne (en 2 tomes), le scénariste Rodolphe et le dessinateur Patrice Le Sourd réitère leur collaboration à destination du public jeunesse. Leur approche zoomorphique, avec des petits lapins à la place des humains, demeure la même, mais cette fois l’histoire est originale. Résumée par le titre, la problématique vous paraîtra très simple : c’est l’histoire de pluies diluviennes qui s’abattent sur une région, jusqu’à provoquer une crue centenaire au sein d’un village que traverse une rivière. On suit dès lors les différents habitants qui s’organisent et s’entraident pour surmonter cette épreuve, dans une admirable mentalité de solidarité, comme il s’en crée généralement dans ces moments de crise. A mesure que la crue progresse, la tension de lecture s’accroit et les cases détaillées de Le Sourd se révèlent remarquables dans leurs représentations pour transmettre le sentiment d’urgence et de désarroi de ces mignons personnages léporidés face à la catastrophe, sans jamais verser dans le misérabilisme ni montrer d’horreurs.
