L'histoire :
Alors qu’il est en train de dessiner, Joann Sfar reçoit un appel du festival de Cannes. Le président du festival, Gilles Jacob, a beaucoup aimé le carnet de Joann Sfar sur le procès de Charlie Hebdo. Il veut inviter le dessinateur pour faire la même chose à l’occasion du 60ème anniversaire du festival. Il lui propose de venir avec les organisateurs sur toute la durée du festival et de dessiner les coulisses. Le dessinateur pourra entrer là où aucun journaliste ne va jamais et chaque jour il fera un compte-rendu sur le site Internet du festival. Il sera une petite souris qui voit tout. Il faut donc que Joann Sfar parte à la quête d’un smoking pour participer à une manifestation culturelle de cette importance. A 35 ans, c’est la première fois que Sfar enfile ce type d’uniforme et c’est très technique ! On ne lui fera plus croire que James Bond parvient à taper un sprint sans suer comme une vache.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce 9ème Carnet de Joann Sfar a été publié initialement en 2008. A l’époque, Joann Sfar a été immergé dans la grande messe du cinéma et, ce qui est pour le moins surprenant, c’est que le dessinateur s’y est ennuyé car il ne peut pas raconter d’histoires. Durant ces 15 jours, il assiste à des conférences de presse sans intérêt, des discours promotionnels cadrés, bref des exercices de style qui oublient de parler de l’essentiel : le cinéma. Durant cette quinzaine, il aura cependant l’occasion de faire des rencontres qui ne le laisseront pas indifférent, comme celle de maître Vergès (l’avocat qui a défendu le nazi Klaus Barbie) ou encore Martin Scorcèse qui l’a terrifié à l’idée de faire un film. Dans ce Carnet, Joann Sfar parle évidemment de lui, des films qu’il compte préparer, du dessin et de sa pratique de la musique etc. C’est souvent bavard quand Joann Sfar disserte avec passion sur des sujets où il y met du cœur. Comme à son habitude pour ses carnets, Joann Sfar se livre avec authenticité, sans filtre et il passe parfois d’un sujet à l’autre sans transition. Dans cette chronique graphique on retrouve le dessin un peu brouillon qui a cependant le don de représenter en quelques traits des personnages tout à fait reconnaissables. Comme ces pages où il s’essaie à représenter Saint-Exupéry dans la perspective de la préparation de son film.