L'histoire :
Dans la Corée des années 1930, Arisa Jo et Jun Seomoon partagent la même demeure. La mère de Jun vit également à leurs côtés. Elle fait d'ailleurs remarquer qu'ils auront eu un été froid et pluvieux. Elle propose à Jun de prendre un moment pour boire un bouillon de bœuf. Le temps s'y prête. Mais le jeune homme n'en voit pas l'utilité. Sa mère, au contraire, en a toujours rêvé. Jun ne prend pas en compte sa remarque, il n'est pas un adepte des bouillons et il a du mal à se concentrer lorsqu'il mange gras. Arisa entre dans la pièce et fait mine de se réjouir de cette idée. Elle propose de passer commande directement. Le visage de la mère de Jun se transforme, il rayonne. Jun ne comprend pas l'attitude d'Arisa, elle est obligée de lui expliquer : même s'ils n'aiment pas les bouillons, ne voit-il pas que sa mère en a envie et qu'une simple attention peut lui faire plaisir ? Arisa prend le téléphone et passe commande. Puis elle s'étire et lève les bras au ciel. Elle se sent toute raide les jours de pluie. La maman de Jun la reprend, elle ne devrait pas s'étirer ainsi devant tout le monde ! Arisa explique que son mouvement, cela s'appelle de la gymnastique. Elle l'apprend à l'école. D'ailleurs, elle propose de lui faire une démonstration. Elle va avoir besoin de Jun, certains mouvements doivent se faire en duo.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec son dessin délicat, Yudori propose la suite des Enfants de l'empire inspirée de ses origines coréennes. Elle dévoile les coutumes locales, notamment dans les modes de vie, mais aussi dans les plats typiques coréens. L'action se déroule certes dans les années 1930 qu'elle n'a pas connues, mais elle arrive à créer des ponts entre les cultures coréennes d'hier et d'aujourd'hui. Les deux héros principaux, Arisa Jo et Jun Seomoon, vivent à une époque où les relations hommes-femmes sont très encadrées, et où les rôles de chacun sont clairement définis. La classe sociale joue également un rôle très important dans la vie des coréens. Les protagonistes ont des idées souvent opposées, or ce fossé se creuse de plus en plus. Mais en même temps, ils éprouvent une attirance mutuelle l'un envers l'autre. Le dessin très fin, ainsi que les cadrages, apportent une touche d'érotisme permanent au fil des pages. Arisa et Jun sont très pudiques, mais ils projettent certaines choses, ils fantasment, ils sont gênés. Yudori raconte la grande Histoire mais aussi les histoires plus intimes. Elle montre une évolution en cours : chez les personnages, mais aussi au niveau social et politique dans la société coréenne. Avec grâce, elle propose un récit touchant, prenant, servi par un dessin expressif, à la colorisation maîtrisée.