L'histoire :
L'empire romain est formé de deux composantes : l'Orient et l'Occident, en ce début du IVe siècle de notre ère. Lorsqu'un ambassadeur envoyé par l'empereur Flavius est victime d'une embuscade, il sera le seul survivant. Il est venu offrir des présents aux deux chefs huns, Attila et son frère Bleda. Il repartira sans aucune assurance d'une paix entre les deux empires, l'Orient sera probablement victime des assauts des armées hunniques. Il renoncera même à prévenir Byzance, la probable prochaine victime de la soif de conquête d'Attila et Bleda. La cible désignée par Attila sera la forteresse de Naissus, réputée imprenable. Le chef de guerre a un plan pour la faire tomber et inspirer la terreur pour toutes les autres places fortes d'Orient. L'attaque sera une réussite éclatante grâce à la construction de tours de siège qui vont positionner les guerriers huns directement au sommet des fortifications romaines. La réponse romaine après la défaite sera un formidable tribut en pièces d'or, pour convaincre les troupes victorieuses de se replier au-delà du Danube. Lorsqu'Attila décide de tuer son frère, les ambitions de conquêtes des huns n'auront plus de limites. Une formidable offensive vers l'Occident se dessine.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C'est à la fois l'impressionnante épopée du roi des Huns et le début de la fin de l'empire romain que le scénariste Jean-Pierre Pécau choisit de nous raconter dans ce deuxième volume d'une nouvelle série historique consacrée aux seigneurs de guerre. Cet album décrit les batailles et les stratégies de conquête à hauteur de champs de bataille, en choisissant de ne pas prendre trop de recul. Ce faisant, il donne une idée de la sidération des puissances en place face à cette vague de violence, de cruauté et de détermination militaire. On assiste à la prise de pouvoir d'Attila sur les siens en effaçant toute concurrence, et à son mépris pour les tentatives romaines d'acheter avec des cadeaux démesurés le renoncement à ses ambitions. Le casting des auteurs est impeccable, la force du dessin de Dragan Paunovic et les couleurs du très expérimenté Bertrand Denoulet portent ce récit dynamique en assumant totalement les exigences des choix du scénariste. Les rencontres parfois cruelles avec quelques émissaires romains s'intercalent entre les scènes de batailles avec efficacité. On comprend également comment l'épopée des huns prendra fin avec la perte de leur supériorité au combat, le développement d'armes qu'ils ne pouvaient plus surpasser. L'album est dense, riche et remarquablement illustré, sur une trame narrative simple et chronologique. La personnalité d'Attila est au centre de tout. Les dialogues sont ajustés au strict nécessaire pour un impact maximum. Un travail très professionnel et très percutant, sans effet de mise en scène autre que la brutalité des affrontements. Après le général Patton pour le premier volume, le ton de ce deuxième tome change, l'axe narratif est adapté au personnage. Ce qui laisse présager d'autres tomes passionnants.
